Qu’arrivera-t-il à l’avenir à Doliprane ? La filiale de santé grand public de Sanofi, Opella, qui inclut entre autres la célèbre petite boîte jaune, est en cours de vente. Cela fait suite à la décision de Servier, au début du mois de septembre, de ne pas vendre Biogaran. Après la présentation de premières offres en juillet, les acheteurs potentiels avaient jusqu’au 23 septembre pour déposer leurs propositions définitives d’achat.
Sanofi avait annoncé en octobre 2023 son plan de cession d’Opella. La branche de médicaments en vente libre et de compléments alimentaires de la compagnie pharmaceutique française, proposant une centaine de produits tels que Doliprane, Lysopaïne, Maalox, Dulcolax, Novanuit, vendus globalement, génère un chiffre d’affaire d’environ 5,2 milliards d’euros. Cela a suscité un grand intérêt parmi les investisseurs. Cependant, après le retrait d’Advent, un fonds d’investissement favori dans le processus d’enchères, seulement deux candidats sont encore en compétition en date de ce lundi soir.
Parmi ces derniers se trouve le fond d’investissement américain Clayton, Dubilier & Rice (CD & R), connu en France pour ses investissements dans Conforama, Rexel et le groupe d’ingénierie Spie. Selon une source proche du dossier, ce dernier a pour ambition de faire croître le pôle de santé grand public de Sanofi, afin d’en faire un leader français du secteur. Fort de son fonds de 26 milliards de dollars (environ 23,4 milliards d’euros) levé l’année dernière, la société d’investissement basée à New York a une solide capacité de financement, ce qui lui permet de déposer une offre d’achat indépendante d’autres acteurs. Le gouvernement préférerait une solution française.
Contrairement à son adversaire, le fonds d’investissement français PAI Partners, également en lice pour l’acquisition d’Opella, est moins puissant financièrement et pourrait être amené à s’allier à d’autres partenaires. D’après les informations de Bloomberg, des fonds des Émirats et de Singapour ont été approchés pour soutenir l’offre de PAI Partners. L’entreprise, qui possède déjà des marques telles que Tropicana et Häagen-Dazs, ainsi que les chaînes Interflora et Grand Frais, a un avantage grâce à son fort ancrage local, avec la moitié de ses transactions réalisées en France. Un autre élément important dans ce dossier est son identité française.
La vente d’Opella est moins délicat d’un point de vue de souveraineté sanitaire par rapport à celle de Biogaran. Opella ne détient que quatre médicaments jugés stratégiques par le gouvernement, contrairement à Servier, où tous les produits du portefeuille sont représentés. Néanmoins, sa cession est attentivement observée par l’Etat, notamment à cause du Doliprane, le médicament le plus utilisé en volume en France. Son passage sous contrôle étranger serait symboliquement controversé.
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