L’ouverture de l’usine gigantesque d’Intel à Magdebourg, situé en Saxe-Anhalt à l’est de l’Allemagne, a été reportée à une date ultérieure que 2027. Suite à l’annonce effectuée en milieu septembre par la société américaine d’un retard de « deux ans », cela a semé le doute sur l’un des plans les plus symboliques déployé par le gouvernement industriel d’Olaf Scholz.
Magdebourg, qui est le centre d’une des régions les plus défavorisées du pays, était supposée bénéficier largement de cet investissement de plus de 30 milliards d’euros, dont 9,9 milliards d’euros étaient financés par Berlin, au nom de la modernisation industrielle et de l’autonomie nationale dans la production de puces électroniques avancées. Trois mille postes étaient programmés à être créés, de même qu’un nouveau « centre d’expertise de haute technologie ». Toutefois, alors qu’Intel traverse une période de crise difficile, il y a une possibilité que l’usine ne soit jamais construite.
Ce revers est d’autant plus sévère étant donné que plusieurs autres propositions du même genre sont également en danger en Allemagne. Par exemple, dans la région de Sarre, adjacente à la France, la construction d’une usine semi-conductrice dirigée par la société américaine Wolfspeed, en partenariat avec le fournisseur allemand ZF, a également été repoussée. Le projet qui avait commencé à Ensdorf, sur le terrains d’un ancien complexe à charbon, incarnait une transition industrielle réussie dans ce Land autrefois régi par l’industrie du charbon et de l’acier.
Des réductions des coûts en série sont également prévues.
Les défis rencontrés par le groupe Wolfspeed ont eu un impact sur lui. A Kaiserslautern, dans l’ouest de la Rhénanie-Palatinat, un plan de construction d’une usine de batteries proposé par Mercedes, TotalEnergies et Stellantis a été suspendu en juin en raison de doutes sur la demande. Les autorités de Berlin et de Rhénanie-Palatinat avaient pourtant garanti des subventions s’élevant à 437 millions d’euros.
Un autre projet, encore plus représentatif, a lui aussi commencé à vaciller. Northvolt, la seule entreprise suédoise à produire des cellules de batterie pour voitures en Europe, a annoncé en début septembre une réduction des coûts et la fermeture d’une de ses usines, sur fond de baisse de la demande et de difficultés à augmenter la production.
Cependant, l’entreprise a des plans pour sa prochaine usine en Allemagne, dans le village rural de Heide, dans le Schleswig-Holstein (nord), attirée par la richesse en énergie éolienne de la région. La cérémonie de la pose de la première pierre a eu lieu en mars. Robert Habeck, le ministre de l’économie et du climat et élu local, s’est fortement investi pour soutenir le projet. Au total, on a promis 900 millions d’euros à l’entreprise. A présent, on s’interroge sur la faisabilité du projet.
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