Le rapport de la Cour des comptes européenne publié le lundi 23 septembre a mis en évidence les incohérences et les lacunes de la stratégie de l’Union européenne (UE) pour l’agriculture biologique. D’après le rapport, la stratégie actuelle de l’UE est insuffisante et inefficace, rendant l’objectif d’atteindre 25% de terres agricoles biologiques dans les 27 pays de l’UE d’ici 2030, irréalisable. En 2022, seulement 10,5% des terres agricoles de l’UE, soit 17 millions d’hectares, étaient biologiques.
Cependant, il convient de remarquer qu’il existe une grande variabilité au sein des pays de l’UE. Par exemple, l’Autriche est en tête de la liste avec 25% de ses terres agricoles biologiques, suivie de l’Estonie, la Suède et le Portugal. En revanche, les Pays-Bas, la Pologne, la Bulgarie, l’Irlande et Malte ont moins de 5% de terres agricoles biologiques. La France se situe en 15ème position avec un taux de 10,1%.
Depuis le début des années 1990, l’UE s’efforce de promouvoir des pratiques agricoles plus durables. L’agriculture biologique, qui est la seule méthode agricole standardisée et réglementée au niveau de l’UE, favorise la biodiversité, réduit la pollution de l’eau, de l’air et du sol, et renforce la résilience climatique. En conclusion, il est nécessaire de soutenir l’ensemble du secteur de l’agriculture biologique.
La Cour des comptes de l’Europe a révélé qu’entre les années 2014 et 2022, un montant de 12 milliards d’euros a été investi pour favoriser l’évolution de l’agriculture dépourvue de pesticides et d’engrais synthétiques. Cela correspond à un peu plus de 2 % du total du budget agricole européen pour cette période, évalué approximativement à 520 milliards d’euros. Un montant supplémentaire de 15 milliards d’euros est envisagé pour les années à venir jusqu’en 2027.
Ces subventions ont contribué à l’élargissement des zones transformées pour l’agriculture biologique. Cependant, pour une réussite à long terme, l’accent ne doit pas seulement être mis sur l’expansion des terres converties à l’agriculture biologique. Il est également nécessaire de soutenir l’ensemble du secteur en stimulant le marché et en accroissant la production, a souligné Keit Pentus-Rosimannus, le membre de la Cour en charge de l’audit, cité dans une annonce officielle. En concluant, il a prévenu que si cela n’était pas fait, le risque serait de créer un système disproportionné totalement tributaire des fonds de l’UE, au lieu d’une activité florissante soutenue par des consommateurs informés. Diverses ambitions sont en jeu.
Les auditeurs mettent en évidence le défi de l’appréciation de cette politique européenne en manque de buts précis, d’allocation financière spécialisée, d’indicateurs et de données de suivi. Cependant, ils admettent qu’avec la publication en mai 2020 de la stratégie « De la Ferm à la table » et la stratégie de l’UE pour la biodiversité jusqu’en 2030, en agissant sur le pacte vert pour l’Europe, la Commission a cette fois-ci défini l’objectif (non obligatoire) d’allouer 25% de la surface agricole à l’agriculture biologique d’ici 2030. Un plan d’action 2021-2027 a ainsi été développé. Bien qu’elle reconnaisse une évolution avec une meilleure spécification des activités et des responsabilités, la Cour des comptes maintient sa déception quant à l’absence d’objectifs quantifiables et de vision stratégique après 2030.
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