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Attractivité des ports français questionnée

A partir de février 2025, les deux principaux ports français de conteneurs à savoir Le Havre (Seine-Maritime) et Marseille-Fos n’obtiendront plus de service direct des deux grands armateurs internationaux, à savoir Maersk du Danemark et Hapag-Lloyd de l’Allemagne, qui sont respectivement les deuxième et cinquième plus grands au mondial. Ces ports français dépendent fortement des lignes Asie-Europe exploitées par ces armateurs. Ces derniers ont annoncé leur retrait dans le cadre de leur nouvelle alliance nommée « Gemini Cooperation », qui vise à maximiser l’embarquement de 300 à 340 navires (soit entre 3,4 millions et 3,7 millions de conteneurs) et abandonnent ainsi les deux principales portes d’entrée de la France.
En anticipant la formation de « Gemini Cooperation » annoncée en janvier, Le Grand Port Maritime de Marseille et Haropa Port, l’organisation publique qui regroupe les installations du Havre, de Rouen et de Paris, s’étaient préparés à cette situation. Le 10 septembre, Maersk et Hapag-Lloyd ont révélé les détails de leur « collaboration opérationnelle à long terme » et la carte remaniée de leurs services maritimes mondiaux. Ces modifications, qualifiées de « totale refonte » par Vincent Clerc, Directeur Général de Maersk, sont également une réaction à un nouveau développement – la redirection d’une partie des navires à travers le cap de Bonne-Espérance pour éviter les drones et les missiles des milices Houthi du Yémen, qui ciblent les cargos et les pétroliers naviguant en Mer Rouge.

Maersk et Hapag-Lloyd, deux géants maritimes, continueront d’accoster avec leurs bateaux plus petits (feeders) à la fois au Havre sur deux lignes, et à Fos sur une seule ligne. La disparition des arrêts de ces géants maritimes est un impact sévère dans un marché hautement compétitif. La stratégie de l’alliance Gemini est de favoriser les ports où ils possèdent tous les deux des terminaux, ce qui leur donne l’avantage de la rapidité pour le chargement et le déchargement grâce à leurs dockers. Hapag-Lloyd assure également qu’une attention spéciale sera accordée à la ponctualité pour améliorer le taux de livraisons à temps, espérant atteindre 90 %.

Demeurer le moins longtemps possible au quai est crucial pour augmenter la productivité et maintenir un avantage concurrentiel. Pour minimiser le temps de transit et sécuriser ses opérations, le français CMA CGM, le troisième plus grand armateur au monde, a investi dans l’achat de plusieurs terminaux depuis 2021. Ces terminaux incluent des emplacements stratégiques comme Los Angeles et Long Beach en Californie, ainsi que New York et New Jersey, qui sont des points d’accès clé pour le marché américain. Ces alliances offrent également l’opportunité de partager les capacités sur les lignes plus locales après le transbordement.

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