Dans le but d’élargir son influence, IN Groupe est en pourparlers exclusifs avec Idemia, une entreprise française, pour l’acquisition de sa division Smart Identité spécialisée dans la confection de divers documents d’identification. Aucune information sur le montant de l’accord n’a été partagée, bien que Bloomberg ait suggéré un prix inférieur à un milliard d’euros.
Si l’accord se concrétise, cela marquerait une étape significative pour IN Groupe, dont le passé remonte à 1640. Fondée sous Louis XIII et Richelieu, la société a toujours joui du monopole de l’État sur la production de passeports, visas et cartes d’identité pour des raisons de sécurité nationale.
Les revenus supplémentaires de 430 millions d’euros que Smart Identity d’Idemia apporterait, permettrait à IN Groupe de presque doubler sa taille, en atteignant un milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel. Le nombre de salariés de IN Groupe augmenterait également de plus de 2000 à près de 4000 employés à travers le monde, principalement en Europe. Idemia emploie 250 personnes en France, avec un total de 1700 employés, et possède deux usines de production de documents d’identité situées aux Pays-Bas et en République tchèque.
Selon Agnès Diallo, récemment nommée directrice générale d’IN Groupe, cette transaction est un tournant stratégique car elle renforcerait la présence de l’entreprise en Europe, Afrique et Amérique Latine, et donnerait à IN Groupe la taille nécessaire pour s’aligner sur ses plus grands concurrents, particulièrement en Asie.
Lorsque les pièces d’identité passent au numérique, le groupe public envisage de tirer parti de l’expertise technologique d’Idemia Smart Identity. Créé en 2016 suite à l’acquisition de Morpho, ancienne filiale de Safran, par Oberthur Technologies, Idemia a des origines ancrées dans le secteur de la carte à puce, tout comme son concurrent français Thales.
Mme Diallo, qui a été associée du cabinet de conseil McKinsey de 2006 à 2016 avant de passer à Atos, puis à IN Groupe en 2019, continue la stratégie d’acquisitions initiée par son prédécesseur, Didier Trutt, nommé président du conseil d’administration en juillet. En une décennie de direction, le groupe public a effectué plus d’une demi-douzaine d’acquisitions, toujours avec le soutien de son actionnaire, ce qui a déjà permis de doubler son chiffre d’affaires de 2015 à 2020.
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