Intel a dévoilé son stratégie d’économie, révélant une réduction de 15% de son personnel, affectant 18 000 personnes, et une économie de 10 milliards de dollars, suite à une performance décevante pour le deuxième trimestre fiscal. Cette annonce a été faite début août et le lundi 16 septembre, la firme leader de semi-conducteurs aux Etats-Unis a annoncé le report de la construction de deux usines, l’une en Allemagne et l’autre en Pologne, malgré des subventions importantes proposées par ces deux pays. Les détails de cette stratégie d’économie seront dévoilés lors de la prochaine réunion du conseil d’administration de la société, prévue pour fin septembre.
La Pologne avait récemment offert une aide publique de 1,8 milliard de dollars pour un projet industriel de 4,6 milliards de dollars situé à Miekinia, à 20 kilomètres de Wroclaw. C’est une déception encore plus grande pour l’Allemagne qui avait prévu un investissement de 30 milliards d’euros pour rapatrier la production de puces en Europe, pour lequel Berlin avait proposé une contribution de 10 milliards d’euros. En juin, Intel avait déjà suspendu l’expansion de l’une de ses usines en Israël.
Les annonces récentes ont porté un coup à la stratégie de Pat Gelsinger, qui a pris les rênes de l’entreprise en début d’année 2021 après avoir été un employé de longue date, de 1979 à 2009. En prenant la direction de la firme de Santa Clara, en Californie, il avait deux objectifs principaux : garder une position dominante dans le domaine de la conception de semi-conducteurs et augmenter sa capacité de production afin de prendre les commandes de ses rivaux ayant adopté un modèle « sans usine », uniquement concentré sur le design de nouvelles générations de puces électroniques.
Lors de son arrivée à la direction, la situation lui a été favorable. La pandémie de Covid-19 a stimulé la vente de ses produits incorporés (PC, serveurs) et les tensions entre la Chine et les États-Unis ont poussé tant les Américains que les Européens à offrir d’importantes subventions pour encourager le rapatriement de la production de puces sur leur sol (39 milliards de dollars promis aux États-Unis pour 2022) afin d’éviter une possible interruption de l’approvisionnement par des géants tels que le taïwanais TSMC. Intel a été le principal bénéficiaire des aides offertes par le gouvernement de Washington, avec une promesse de 8,5 milliards de dollars pour ses installations en Ohio et en Arizona, sans mentionner les aides financières additionnelles. Cependant, l’après-Covid-19 s’est soldé par une chute drastique des ventes de PC, un domaine où le partenariat entre Intel et Microsoft avait connu ses heures de gloire.
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Ce type de mesure serait-il envisageable en France ?
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