Face à une situation déjà délicate, Boeing, le constructeur aéronautique américain, rencontre une nouvelle entrave. Dans la région de Seattle située au nord-ouest des États-Unis, les ouvriers de Boeing ont voté à une écrasante majorité en faveur d’une grève à commencer vendredi 13 septembre, rejetant le nouvel accord proposé par leur société, selon le syndicat. L’accord a été réfusé par 94,6% des travailleurs qui ont voté à 96% pour la grève, a déclaré Jon Holden, le président du syndicat des machinistes IAM-District 751, qui représente environ 33 000 travailleurs dans le nord-est du Pacifique.
Cette grève entraînera la mise à l’arrêt de deux importantes usines d’assemblage dans la région de Puget Sound, affectant la production du 737, du 777 et du 767 cargo, dont les retards de livraisons s’accumulent déjà. Cette situation devient encore plus problématique pour le constructeur aéronautique qui reçoit la majeure partie de son paiement (environ 60%) lors de la livraison des avions.
Malgré le renversement massif en faveur de la grève, le groupe Boeing a affirmé dans un communiqué être « engagé à négocier ». « Nous sommes fermement résolus à renouer nos relations avec nos salariés et le syndicat, et nous sommes prêts à reprendre les négociations pour aboutir à un nouvel accord », a déclaré Boeing.
Les travailleurs ont affirmé que l’accord proposé était beaucoup moins généreux que ce que les dirigeants prétendaient. Ce nouvel accord, qui concernait les membres de l’IAM dans la région de Seattle, prévoyait une augmentation de salaire de 25% sur quatre ans et un engagement à investir dans la région. De plus, il comprenait la construction du prochain avion – prévu pour 2035 – dans le berceau historique du constructeur, garantissant ainsi des emplois pour plusieurs décennies.
Dans l’espoir d’éviter une grève, Boeing a fait plusieurs compromis, la société traversant une situation financière instable à la suite des accidents de deux 737 MAX 8 en 2018 et 2019, qui ont causé la mort de 346 personnes et de nombreux soucis de qualité de production. Vandredi soir, Kelly Ortberg, qui a récemment pris la place de Dave Calhoun comme PDG de l’entreprise américaine, avait mis en garde contre le fait que la grève risquait de mettre la relance commune en danger et a invité les employés à ne pas « mettre en péril » les avancées futures en raison de « insatisfactions reliées au passé ».
Cela dit, de nombreux employés sont insatisfaits de l’augmentation de salaire offerte, jugée trop inférieure à ce que leur syndicat réclamait initialement (+ 40%), ainsi que de l’aspect des pensions. Lors de sa première semaine en poste, M. Ortberg s’était engagé à « réinitialiser » les relations avec l’IAM. Cependant, de nombreux syndiqués ont réagi négativement à l’accord et ont plaidé pour une grève.
Depuis un incident en vol sur un 737 MAX 9 d’Alaska Airlines au début de janvier, Boeing fait l’objet d’une surveillance accrue. Cet incident a ravivé les interrogations sur les mêmes failles, après les deux accidents.
La dernière grève chez cet avionneur américain date de 2008 et a duré cinquante-sept jours. Les analystes de TD Cowen estiment qu’une grève de cinquante jours pourrait coûter à Boeing entre 3 et 3,5 milliards de dollars en liquidités et avoir un impact de 5,5 milliards sur le chiffre d’affaires.
Cette décision vient après que la SNCF ait revu sa politique tarifaire.
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