Aujourd’hui, l’Union européenne (UE) fait face à ce que l’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, qualifie de « crise existentielle ». Le 9 septembre, alors qu’il présentait son rapport sur la compétitivité commandé par la Commission européenne un an plus tôt, M. Draghi a exprimé de vives inquiétudes, suggérant que sans changements significatifs, l’UE est en route vers une « agonie progressive ».
Il a même confié avoir des « cauchemars » en envisageant l’avenir de l’Union si aucune action n’était entreprise, lors d’une intervention devant les présidents des groupes politiques du Parlement européen le 4 septembre.
Il souligne également la réalité de la situation économique en Europe, qui voit son économie se ralentir face à d’autres superpuissances mondiales. Par rapport aux États-Unis, l’économie européenne est en baisse, tandis que la Chine connaît une croissance continue. Il a illustré ceci en montrant que « le revenu disponible réel par habitant a connu une augmentation quasi deux fois plus importante aux États-Unis qu’en Europe depuis 2000 ». Si rien ne change, Draghi redoute que cette tendance à la baisse ne continue.
Les défis auxquels l’UE est confrontée, tels que la transition vers une économie sans carbone, l’adaptation à l’intelligence artificielle, et la réduction de ses dépendances dans un contexte géopolitique instable, requièrent une action rapide. En outre, le vieillissement de la population cache en partie ces problèmes. D’ici 2040, la population active de l’UE devrait se réduire de deux millions par an. « Nous sommes de plus en plus nombreux à diviser un gâteau de plus en plus petit, et nous ne voyons pas où est le drame », conclut M. Draghi.
Sinon, les Européens risquent de manquer de « gâteau » pour soutenir leur modèle existant. « Si l’Europe n’arrive pas à augmenter sa productivité, nous serons obligés de faire des choix. Nous ne pourrons pas simultanément être un leader en nouvelles technologies, un exemple de responsabilité climatique et un acteur indépendant sur la scène internationale. Nous ne serons pas en mesure de financer notre modèle social. Nous devrons reconsidérer, voire réduire toutes nos ambitions », prévoit Mario Draghi.
Il y a un « besoin immense d’investissement »
L’économiste italien avance cette thèse dans son rapport de 400 pages où il détaille pourquoi l’Europe est à la traîne et propose ses 170 solutions pour rectifier la situation. Selon lui, il est crucial que les Européens investissent dans une main-d’œuvre qualifiée, qu’ils placent la recherche en priorité, qu’ils finalisent la création d’un marché interne qui est encore inachevé, qu’ils réussissent à réduire les coûts de l’électricité pour les citoyens ainsi que pour les entreprises (qui sont deux ou trois fois plus élevés qu’aux États-Unis) et qu’ils s’efforcent de débureaucratiser leur économie.
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