Les Jeux Olympiques et Paralympiques qui se sont clôturés le dimanche 8 septembre ont laissé derrière eux des images spectaculaires, une belle moisson de médailles et un Paris transformé. Au-delà de cette réalité palpable, « l’héritage » des jeux se reflète également sur le plan économique. L’Insee prévoit une croissance du PIB de 0,4 % pour le troisième trimestre, dont 0,3 point est attribuable aux ventes de billets pour les compétitions et aux droits de télévision. Après l’élan créé par l’événement sportif, le dernier trimestre prévoit une régression de 0,1 %. Cela donnerait à la France une croissance économique totale de 1,1 % en 2024, comme annoncé par l’Institut de Statistique le lundi 9 septembre.
Après un été de doutes politiques, la reprise économique semble terne, aussi bien au niveau de la consommation que de l’investissement. La croissance de cette année a été principalement générée par le commerce extérieur et les dépenses publiques. Les secteurs clés de l’aéronautique et de la construction navale ont continué à se remettre du ralentissement causé par le Covid-19 et les dépenses publiques ont été l’unique source de dynamisme de la demande intérieure, comme le souligne Dorian Roucher, chef du département de la conjoncture à l’Insee.
Dans ce contexte, les futures décisions budgétaires auront un impact significatif sur les perspectives de croissance dans les mois à venir. Suite à l’aggravation du déficit annoncée par Bercy début septembre (qui s’élève désormais à 5,6 % du PIB), une correction du parcours budgétaire semble nécessaire.
« Les citoyens conservent une approche prudente »
La rectification des finances publiques peut se manifester de deux manières : par une diminution de diverses dépenses ou une augmentation des impôts, par exemple, un accroissement de la TVA, de la CSG, ou le rétablissement de l’impôt sur la fortune. Il faut manœuvrer et orienter ces outils avec discernement. De fait, le comportement économique des citoyens est plus crucial que jamais. « Nous attendons encore un rebond de la consommation », admet M. Roucher. « Les citoyens restent vigilants, et le taux d’épargne persiste à s’accroître. »
Ceci est l’une des explications du dérapage budgétaire, comme Eric Heyer, directeur de l’analyse et des prévisions à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), l’a indiqué sur France Inter, samedi 7 septembre : « Nous avons eu de la croissance [au premier semestre], mais pas du bon type. Le gouvernement espérait davantage de consommation et moins d’exportations : cela se manifeste par une diminution conséquente des recettes de la TVA. »
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