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Les labos pour plus d’automédication

Face aux difficultés d’accès à leur médecin, les Français sont de plus en plus nombreux à opter pour l’achat de médicaments sans prescription pour soulager leurs problèmes de santé quotidiens, tels que brûlures, allergies, constipation, maux de tête, de gorge, rhumes, et même l’addiction au tabac. Bien que cette mesure tende à impliquer des frais supplémentaires pour les individus, elle permet de réaliser des économies sur l’assurance maladie.

En 2023, on a enregistré plus de 349 millions de transactions en pharmacie concernant des produits non prescrits en France. Cependant, l’autmédication, bien qu’en augmentation en France, est encore loin derrière des pays comme le Royaume-Uni et l’Allemagne, où respectivement 27% et 47% des problèmes de santé quotidiens sont traités avec des produits non prescrits, comparativement à 23% en France.

Cette tendance s’explique en grande partie par le nombre restreint de composés pharmaceutiques que le gouvernement autorise à être vendus librement. Actuellement, la liste des médicaments disponibles en libre service, y compris le paracétamol, comprend près de 100 composés. Cependant, l’organisation professionnelle de santé soutient qu’elle pourrait être deux fois plus longue. En conséquence, les laboratoires ont identifié 99 composés supplémentaires, déjà disponibles dans d’autres pays européens et dont le risque a été évalué, qui pourraient être intégrés à la liste française, tout en respectant l’équité d’accès aux soins pour tous.

Les entreprises industrielles mettent en avant les économies potentielles pour l’Assurance-maladie grâce à l’automédication. Selon leurs estimations, ce système aurait permis d’économiser plus de 3,1 milliards d’euros en 2023. En augmentant le nombre de médicaments disponibles sans ordonnance avec 99 molécules supplémentaires, il serait possible de réduire encore les dépenses de l’Etat, oscillant entre 201 et 377 millions d’euros par an, selon les calculs de NèreS. Ces économies résulteraient en grande partie de la diminution des coûts liés aux consultations médicales (58%) et au non-remboursement des médicaments (42%), car les traitements achetés sans ordonnance sont à la charge du patient.

Dans le contexte actuel d’un déficit attendu de l’Assurance-maladie dépassant 11,4 milliards d’euros en 2024, cet argument pourrait faire sens. De plus, cette approche respecte le principe d’égalité d’accès aux soins. Comme l’explique Vincent Guiraud-Chaumeil, vice-président de NèreS: « Nous ne demandons pas un déremboursement, mais proposons une alternative à travers l’automédication. Les médicaments seront toujours couverts par l’assurance si le patient a une ordonnance médicale. » Les firmes pharmaceutiques font également remarquer que cette alternative permettrait aux professionnels de santé d’économiser deux heures de consultation par jour, en évitant de voir des patients pour des pathologies bénignes.

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