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À l’âge de 50 ans, la carte à puce se réinvente

Bien que son rôle puisse à première vue paraître moins glamour que celui de son homonyme, cofondateur du groupe post-punk emblématique de la fin des années 1970, les Talking Heads, David Byrne, dans sa blouse blanche, joue un rôle non moins révolutionnaire. En tant que directeur de l’innovation et de la production des activités d’identité et de sécurité numériques (Digital Identity and Security, DIS) chez Thales, il bouleverse l’univers de la carte à puce, dont le cinquantième anniversaire a été célébré en mars.

Rejoignant l’usine de Gémenos (Bouches-du-Rhône) en 2013, où la technologie créée en 1974 par Roland Moreno a été industrialisée par Gemplus à la fin des années 1980, M. Byrne passe ses journées à envisager de nouvelles itérations de la carte bancaire. Bien que certains puissent la considérer comme démodée face aux applications de paiement mobile, elle reste très populaire. En 2023, la France comptait 77 millions de cartes bancaires en circulation, tandis qu’à l’échelle mondiale, plus de 3,3 milliards ont été émises cette année-là, selon Eurosmart.

Thales, qui est entré sur ce marché en 2019 avec l’acquisition de Gemalto, un acteur né de la fusion de Gemplus et d’Axalto en 2006, produit presque un tiers des cartes bancaires délivrées mondialement. Son plus grand concurrent est Idemia, un autre groupe français qui détient environ la moitié de ce marché global. L’entreprise allemande G & D complète le top trois. En 2023, Thales DIS a dégagé des revenus de 3,3 milliards d’euros, une augmentation de 4,1%, représentant 18% du chiffre d’affaires total du groupe.

Cartes biométriques.

« En dépit de la digitalisation des services, nos clients majeurs, principalement des banques, sollicitent constamment des innovations », souligne l’expert en innovation de Thales DIS lors d’une visite de presse le 4 septembre à laquelle Le Monde participait. Parmi les nouveautés figurent les cartes biométriques, qui sécurisent un paiement sans contact en s’appuyant sur l’empreinte digitale du pouce. Ce service est déjà offert par BNP Paribas. Il existe aussi des cartes spécialement conçues pour les personnes malvoyantes, qui vocalisent le montant de la transaction enregistrée par le vendeur sur le terminal de paiement sur le smartphone du client. On retrouve également quelques gadgets tels que les cartes à LED illuminantes ou les cartes en métal, plus lourdes, symbolisant la richesse du compte bancaire.

Par ailleurs, les équipes de M. Byrne s’efforcent de réduire l’usage du plastique en intégrant davantage de matériaux recyclés. « Un quart des cartes bancaires sont écologiques, faites soit de plastique recyclé soit de bois », note Christelle Toureille, vice-présidente des opérations chez Thales DIS. Moins commandées par les banques, ces cartes « vertes » restent cependant plus onéreuses à produire. De la même manière, les institutions de paiement n’ont pas encore mis en œuvre un système de récupération et de revalorisation des cartes expirées.

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