Se terminant ainsi une série industrielle pleine de rebondissements, Servier, le propriétaire du fabricant générique Biogaran, révélait le vendredi 6 septembre sa décision de retenir pour l’instant sa filiale, arguant que les offres soumises n’étaient pas en adéquation avec les critères établis par le groupe. Cette information a été divulguée aux employés de Biogaran le vendredi matin. Ces dernières mois, ils s’interrogeaient anxieusement sur le futur du laboratoire pharmaceutique, qui emploie 240 personnes et dont dépendent également plusieurs milliers d’emplois à travers son réseau de sous-traitants. Chez Servier, on explique : « Nous avons reçu plusieurs expressions d’intérêt. Cependant, ils ne répondaient pas à nos critères complets pour la création de valeur pour l’entreprise, les employés et aussi pour les acteurs industriels et les patients. C’est pourquoi nous avons décidé de mettre un terme aux discussions ».
Plusieurs prétendants, dont les laboratoires pharmaceutiques indiens Aurobindo et Torrent, ainsi que le fonds d’investissement britannique BC Partners et l’industriel lyonnais Benta, se sont engagés dans les derniers mois dans la tentative d’acquisition du leader des génériques en France, qui vend près de 320 millions de paquets de médicaments par an en France.
Fortes réactions
Selon une source proche du dossier, plusieurs offres déposées auraient dépassé « plus de 1 milliard d’euros ». La perspective d’une vente à un groupe étranger avait cependant provoqué de fortes réactions, certains redoutant une perte de souveraineté nationale dans le cas d’une délocalisation de la production.
Précédant l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, les quatre candidats intéressés ont été reçus à Bercy par le ministère délégué démissionnaire Roland Lescure pour discuter des « lignes rouges » que le gouvernement envisageait d’établir en cas de rachat. Lors de l’annonce de Servier vendredi, le ministre a exprimé sa satisfaction, qualifiant la décision de « très judicieuse ». C’était également un grand soulagement pour les sous-traitants de Biogaran, l’un d’eux déclarant : « C’était inattendu. C’est une excellente nouvelle ».
Selon Servier, la décision du laboratoire de mettre fin aux discussions est en partie due aux « incertitudes politiques et réglementaires ». Le manque de clarté concernant le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale 2025, qui doit définir les directives sur la clause de sauvegarde, aurait eu un impact sur le projet de vente. La contribution spécifique au domaine pharmaceutique, qui permet à l’Etat de surveiller les dépenses pharmaceutiques et dont le total a grimpé ces dernières années, est en effet étroitement observée par les laboratoires.
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Cette décision vient après que la SNCF ait revu sa politique tarifaire.
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