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Servier renonce à vendre Biogaran

Servier Labs a récemment déclaré qu’ils ont décidé de mettre un terme à la vente potentielle de leur filiale Biogaran, le chef de file des produits pharmaceutiques génériques dans le pays. Le groupe Servier a révélé dans une note interne envoyée à son personnel, qu’il avait reçu des manifestations d’intérêt de la part d’investisseurs internationaux pour Biogaran, mais qu’il a choisi de mettre fin à ces pourparlers.

Olivier Laureau, le président de Servier, a exprimé dans sa lettre que la possibilité d’appréciation proposée n’était pas avantageuse pour l’entreprise, ses employés, l’industrie franco-européenne, ainsi que ses clients et partenaires. Il a également mentionné que les hésitations politiques et réglementaires ont influé sur l’intérêt manifesté par ces potentiels investisseurs.

Cette conclusion met un terme à plusieurs mois de conjectures concernant l’avenir de cette entreprise leader dans le secteur des médicaments génériques en France, qui distribue annuellement 320 millions de boîtes de médicaments dans le pays. Aucun détail n’avait été fourni par Servier depuis que des spéculations sur la vente de sa filiale ont commencé à circuler à la fin de l’année 2023.

Dès le printemps, les plus hautes autorités de l’État ont émis des mises en garde contre une éventuelle vente de ce laboratoire pharmaceutique, qui contrôle près d’un tiers du marché des médicaments génériques en France. Un dossier particulièrement délicat dans un contexte de pénuries de médicaments et les efforts déployés par le gouvernement pour relocaliser la production de médicaments essentiels et attirer plus d’investissements dans le secteur de la santé.

Deux entreprises pharmaceutiques indiennes, Aurobindo et Torrent Pharmaceuticals, avaient été envisagées comme repreneurs, ainsi que BC Partners, un fonds britannique qui avait proposé une offre conjointe avec Bpifrance en juin. Benta Lyon, une entreprise pharmaceutique française, s’était aussi montrée intéressée. Les craintes étaient grandes qu’un repreneur étranger puisse cesser la production de certains produits ou les faire fabriquer ailleurs.

L’exécutif a maintes fois garanti la mise en place de « conditions sévères » en cas de reprise par une entité étrangère, en ayant recours au contrôle des investissements étrangers en France pour protéger la souveraineté sanitaire du pays.

Suite à la démission du gouvernement, une sonnette d’alarme a été tirée par les représentants des salariés via une pétition pour sensibiliser le public. Ils ont souligné les risques potentiels d’une « perte de souveraineté si la production est délocalisée », qui pourrait entraîner « une réactivité réduite face aux crises sanitaires », « des pénuries en pharmacie » et « des suppressions d’emplois au sein de Biogaran et de ses sous-traitants ». Ils craignaient également un processus de vente accéléré dans l’attente de la formation d’un nouveau gouvernement.

Certaines propositions auraient atteint « plus d’un milliard d’euros ». Le producteur de génériques, qui emploie 240 personnes, assure actuellement la moitié de sa production en France, grâce à ses quarante sous-traitants. 8 600 emplois dépendent de Biogaran. Cependant, avec 1,2 milliard d’euros de ventes, il représente moins d’un quart du chiffre d’affaires de sa société mère. Aucune information sur les prix n’a été donnée dans ce communication interne.

D’après une information obtenue par l’Agence France-Presse à partir d’une source intimement liée au cas, plusieurs propositions ont dépassé le seuil du milliard d’euros. Cependant, précise Servier, le prix n’a pas été un facteur clé dans leur décision. L’entreprise n’abandonne pas totalement l’idée, insistant sur le fait qu’elle pourrait lancer de nouveaux examens stratégiques à l’avenir, comme c’est souvent le cas pour évaluer le potentiel de ses activités. Pour une société de taille intermédiaire telle que Servier, la croissance se trouve principalement dans l’innovation en oncologie. Cette dernière est plus rentable que le secteur des médicaments génériques.

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