Volkswagen (VW), le premier producteur automobile d’Europe et le deuxième plus grand au monde, envisage, pour la première fois en 90 ans, la fermeture d’une de ses usines allemandes et des licenciements massifs pour diminuer considérablement ses dépenses. Oliver Blume, le PDG du groupe, a discuté de cette situation économique et compétitive dégradée avec ses cadres le lundi 2 septembre. Le Betriebsrat, un organe composé d’employés très influent chez VW, a commencé à se battre. Daniela Cavallo, la présidente du Betriebsrat, a déclaré mardi qu’elle résisterait intensément à ce qu’elle considère comme une menace contre la base de Volkswagen.
Ce plan d’économie est l’un des plus drastiques jamais proposés dans l’histoire de l’entreprise. Pas seulement Volkswagen considère la fermeture d’usines en Allemagne, mais évoque également la fin d’un accord de sauvegarde d’emploi, qui est supposé durer jusqu’en 2029. Si ces deux actions étaient mises en œuvre, elles marqueraient des tournants majeurs dans l’histoire de l’entreprise.
En raison de l’influence importante du Betriebsrat, qui négocie en premier lieu ces contrats de non-licenciement, il est presque impossible pour un travailleur de VW de perdre son emploi. La conservation des usines allemandes a toujours été une priorité dans les décisions stratégiques. Cette puissance exceptionnelle des travailleurs, résultat de l’histoire unique de la compagnie, se manifeste dans les statistiques de l’entreprise : près de la moitié des employés VW mondiaux (684 000 personnes) sont en Allemagne (300 000 personnes), mais un véhicule sur trois est vendu en Asie.
Le groupe fait face à une hémorragie financière.
Typiquement, chez VW, ils essayent de minimiser les coûts par l’intermédiaire de plans de départs prévus en avance et de conventions de rupture. Mais, le dernier de ces plans, qui valait 10 milliards euros et avait été négocié en 2023 avec le Betriebsrat, n’a pas apporté les résultats escomptés. Oliver Blume a expliqué aux responsables de l’entreprise que la situation économique s’était détériorée ces derniers mois: la compétitivité de l’usine allemande diminue tandis que de nouveaux compétiteurs investissent le marché européen. Dans cette situation, les méthodes conventionnelles ne sont plus suffisantes pour stopper les pertes financières, a-t-il admis.
Aucune annonce officialle n’a été faite sur la réduction des coûts lors de ce rassemblement. Cependant, les médias allemands ont divulgué mardi soir que Volkswagen seul doit économiser au moins 4 milliards d’euros de plus qu’annoncé auparavant. Malgré des ventes stables ces derniers temps, la situation financière de Volkswagen s’est sérieusement détériorée à cause des remises accordées lors des ventes de voitures, l’augmentation des salaires, les coûts de restructuration et de lancement de nouveaux modèles. Au premier semestre, sa marge d’exploitation a chuté à 2,3 %, bien en deçà de l’objectif de 6,5 % que le directeur de la marque visait. Pour comparaison, Stellantis a réalisé une marge d’exploitation de 12,8 % l’année dernière.
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Ce type de mesure serait-il envisageable en France ?