Catégories: Economie
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3 septembre 2024 14 h 06 min

« Petit miracle du Cotentin: emplois industriels »

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Située au nord-ouest de la pointe du Cotentin, l’usine de traitement de La Hague, appartenant au groupe Orano, couvre une superficie d’approximativement 300 hectares. Le site de stockage et de recyclage des déchets nucléaires, fortement sécurisé et entouré de barbelés, offre une vue panoramique sur la mer. L’agrandissement du site est déjà prévu pour faire face à une augmentation de l’activité dans les années à venir. Par temps clair, on peut avoir une vue sur le dôme du futur réacteur EPR de Flamanville, situé à environ vingt kilomètres de l’autre côté de l’anse de Vauville. Le paysage est representative de l’influence industrielle dans cette région normande.

La communauté d’agglomération du Cotentin, composée de 129 communes y compris celles de Cherbourg, La Hague et Valognes, a commandé une étude à l’économiste Laurent Davezies. L’étude révèle que l’industrie locale est plus dynamique en termes de création d’emplois que d’autres métropoles souvent mentionnées, comme Toulouse ou Nantes. Selon cette étude, l’industrie constitue près d’un quart des 54 000 emplois salariés dans le Cotentin, contre 14% pour l’ensemble de la France métropolitaine. Il y a eu une augmentation de 30% des créations d’emplois entre 2016 et 2022, ce qui est bien supérieur aux 8% et 11% respectivement de Toulouse et de Nantes.

La vitalité du Cotentin repose principalement sur le secteur nucléaire et la défense navale, très présents dans ce département. Orano est le principal employeur de la région nord avec environ 6000 employés. De plus, diverses entreprises telles que Naval Group, les Constructions Mécaniques de Normandie (CMN), EDF, sont aussi largement actives dans la région. Selon David Margueritte, président (LR) de la communauté d’agglomération, le Cotentin a investi sérieusement dans ces secteurs clés tels que le nucléaire, la marine et l’énergie ces dix dernières années. Pourtant, la région a du mal à promouvoir ses points forts en comparaison avec ses voisins bretons.

La région fait face à une pénurie de compétences et s’attend à une pression accrue dans les métiers hautement qualifiés dans les années à venir. La démographie relativement faible du département rend nécessaire le recrutement à des distances plus éloignées. Selon Marianne Guillier, responsable de l’attractivité et du recrutement chez Naval Group, attirer des talents est un défi dans une région qui ne possède pas de grande métropole pour concentrer la richesse.

En réponse à cette pénurie de talents, des industriels en collaboration avec les autorités locales ont créé une école d’excellence de soudure à Cherbourg, en vue de former l’élite des soudeurs dans les secteurs nucléaire et naval. Serge Quaranta, directeur général de CMN, souligne que le recrutement est effectué à l’échelle locale, nationale et même internationale. Actuellement, dans les hangars de Cherbourg sont en cours de fabrication une corvette militaire commandée par la marine des Emirats arabes unis et la station scientifique Tara polar de la Fondation Tara Océan qui s’apprête à rejoindre l’Arctique pour mener des études sur le changement climatique.

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