Dans les Jeux Olympiques et Paralympiques, la performance des athlètes est certes importante, mais l’ordre de classement des nations est encore plus crucial. On glorifie certes l’union des communautés et des continents, pourtant le penchant nationaliste est amplifié. Sur le plan économique, une similarité se dessine : on glorifie (de moins en moins) les mérites du commerce libre, mais sans perdre de vue l’intérêt national, peu importe le coût économique. Et cette tendance gagne rapidement du terrain.
Plusieurs affaires en cette rentrée en sont la preuve. Les Japonais se préoccupent de l’attrait du groupe canadien Couche-Tard pour leur institution nationale, les magasins 7-Eleven, et incitent le gouvernement à y résister. En Allemagne, un autre symbole national est convoité, le conglomérat Thyssen. Le tchèque Daniel Kretinsky se prépare à acheter 50 % de la division acier, mais la controverse grandit. Le Président du conseil de surveillance du groupe, Sigmar Gabriel, ancien ministre et chef du parti social-démocrate, a démissionné bruyamment, tout comme le responsable de la branche sidérurgie, Bernhard Osburg. Ils critiquent tous les deux la gouvernance du groupe sur fond de plans de restructuration majeurs.
Un exemple emblématique se trouve en Espagne. La tentative de rachat du champion local du ferroviaire par le gouvernement a été avortée à la dernière minute. Talgo est une entreprise reconnue qui vend des trains régionaux et des TGV à travers le monde. Cependant, cette entreprise, créée en 1947 par José Luis Oriol, est désormais contrôlée principalement par des fonds d’investissement étrangers. À leur tête, le groupe Trilantic, fondé à New York par d’anciens banquiers de Lehman Brothers, qui détiennent plus de 40% de l’entreprise.
On peut supposer que le Premier ministre, Pedro Sanchez, est moins effrayé par l’Amérique que par son homologue de l’Union Européenne, Viktor Orban. Le consortium qui cherche à acquérir le fabricant de Madrid est d’ailleurs dirigé par un homologue de Talgo, le Magyar Vagon Group, soutenu par le fonds d’investissement Corvinus, qui appartient à l’Etat hongrois. Le gouvernement espagnol n’a pas clairement défini sa position. Cependant, l’orientation pro-russe de la Hongrie, conjuguée à sa réputation de passerelle pour les intérêts industriels chinois en Europe, a sans doute influencé cette décision.
Qu’il s’agisse de défis sociaux, économiques ou politiques, les obstacles se multiplient désormais sur le chemin du commerce paisible. La France, protectrice de son constructeur ferroviaire Alstom et qui a bloqué l’acquisition de Carrefour par le Canadien Couche-Tard, ne dirait pas le contraire. L’important, c’est la récompense.
Cette décision vient après que la SNCF ait revu sa politique tarifaire.
Sur les trois premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires de PSA Peugeot Citroën a reculé de 7% à 14,3 Milliards d'Euros.