Le changement de leadership s’est produit en un clin d’œil, aussi vite qu’une simple dégustation d’un café Nespresso. Le dimanche 1er septembre, Laurent Freixe, le Français, a officiellement repris les rênes de Nestlé, le titan suisse de l’industrie agroalimentaire, propriétaire de la réputée marque de café. Son ascension au pouvoir a eu lieu seulement dix jours après l’annonce soudaine du départ de son prédécesseur, Ulf Mark Schneider, l’allemand.
Cette éviction rapide est symbolisée par l’annulation soudaine de la « discussion au coin du feu » prévue conjointement avec Barclays le 30 août, lors de laquelle le PDG du groupe de Vevey devait s’exprimer.
M. Freixe était prêt pour assumer ce rôle. Son nom avait déjà été mentionné en 2016, lorsque Nestlé cherchait à remplacer Paul Bulcke, qui souhaitait quitter son poste de directeur général pour devenir président du conseil d’administration. Cependant, à l’époque, une candidature externe avait été privilégiée.
Huit ans plus tard, la connaissance approfondie de la multinationale par M. Freixe, acquise au fil de ses trente-huit ans de carrière où il a gravi tous les échelons, est dorénavant considérée comme un atout majeur.
Selon M. Bulcke, le nouveau défi pour M. Freixe consistera à « mobiliser » les 270 000 employés de Nestlé, « les faire adhérer à des actions spécifiques avec discipline et orientation, dans le cadre d’une stratégie axée sur la nutrition, la santé et le bien-être ». Il a mentionné ces défis devant les analystes, suite à la décision de changer de commandant à bord du navire suisse.
Face à l’inflation croissante…
Le président du conseil semble compter sur ce changement d’équipe pour améliorer l’efficacité d’exécution, plutôt que de reconsidérer complètement la stratégie. Il croit que le nouveau CEO, qui a déjà servi au comité exécutif pendant seize ans, va revitaliser Nestlé.
Il a clairement et continuellement exprimé son intention que la mobilisation de tous soit dirigée vers un objectif précis : Nestlé, le colosse de l’industrie alimentaire, doit retrouver une solide croissance organique. Cette directive avait déjà été donnée à M. Schneider en 2016, avec l’objectif de rétablir le modèle typique de Nestlé, qui vise une croissance annuelle de 5 % à 6 % de son activité, tout en augmentant les marges.
Pendant son mandat, le PDG allemand a considérablement modifié le portefeuille du groupe de Vevey. Ceci en vendant successivement la confiserie américaine, la branche assurance-vie, les soins dermatologiques et l’eau en bouteille aux États-Unis, tout en effectuant des acquisitions dans les domaines des compléments alimentaires, des vitamines et du café. Il a aussi formé une alliance avec Starbucks.
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