Pour la première fois en trois ans, depuis le début de l’escalade des coûts, l’inflation en France est descendue en dessous de 2%. D’après les premières estimations publiées le vendredi 30 août, l’indice des prix à la consommation, calculé par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), a chuté à 1,9% en août. En juillet, cet indice s’était fixé à 2,3%.
La diminution de l’inflation semble due à un ralentissement significatif des prix de l’énergie, comme le précise l’Insee. En effet, les tarifs de l’électricité ont ralenti sur un an, en raison d’un « effet de base », les tarifs réglementés ayant augmenté le 1er août 2023. Les prix des carburants et autres fiouls ont également ralenti, suite à la baisse des prix du pétrole.
Quant au secteur de l’alimentation, après avoir connu une inflation à deux chiffres lors du pic de la crise, il a vu ces derniers mois une progression plus modérée. Ainsi, en août, comme en juillet, l’augmentation des prix des produits alimentaires n’est plus que de 0,5% sur un an, contre 11,2% l’année précédente.
Par contre, les prix dans les services, en particulier dans l’hébergement et les transports, continuent d’augmenter, en raison des coûts de la main-d’œuvre. L’augmentation de 3,1% sur un an est principalement due aux secteurs de l’hébergement et des transports. Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévisions à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), signale un « effet des Jeux Olympiques » marqué dans le secteur des services.
Le passage sous le seuil de 2% signifie-t-il que nous avons finalement mis un terme à l’inflation? M. Plane le confirme, en indiquant que le pic de l’inflation est bel et bien révolu. Cependant, dans les prochains deux ou trois mois, on pourrait assister à des fluctuations de l’indice des prix, tant à la hausse qu’à la baisse. Cela va fluctuer autour de 2%, principalement à cause des effets baselines, sauf en cas de bouleversements géopolitiques imprévus ou d’impacts en rapport avec les coûts de l’énergie.
Selon Stéphane Colliac, économiste à la BNP Paribas en France, on devrait assister à une continuation de la désinflation l’année prochaine, favorisée par une baisse anticipée du prix de l’électricité entre -10% et -15% en février 2025, comparé à une hausse d’environ 10% en février 2024. Il prévoit que l’inflation atteindra à peine 1% sur une base annuelle en février 2025.
Toutefois, les répercussions de la crise inflationniste sont loin d’être effacées. Jonathan Marie, maître de conférences à l’université Sorbonne-Paris-Nord, précise que le ralentissement de l’inflation ne signifie pas un retour aux prix précédents. Selon lui, durant la période 2021-2024, les salaires réels en France ont chuté d’environ 2%.
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