La RATP a souligné le jeudi 22 août que les routines mises en oeuvre sur ses bus avant l’inspection technique étaient conformes, face à des allégations de certains chauffeurs affirmant que la société de transport public parisienne masque les signaux d’alerte.
Selon les déclarations recueillies par le quotidien Le Parisien, les chauffeurs reçoivent une mallette électronique qui leur permet d' »effacer tous les indicateurs d’une panne technique sur le tableau de bord avant l’inspection ».
« Masquer un défaut sur un bus lors d’une inspection technique est impossible », a déclaré jeudi le porte-parole de la RATP, Jimmy Brun, lors d’une conférence de presse. Il a fortement condamné ces « accusations graves et inacceptables à l’encontre de la RATP et de ses normes de sécurité pour les bus ».
Selon la RATP, ces mallettes de diagnostic ne sont utilisées que dans un cas spécifique. Les bus, qui circulent généralement à une vitesse réduite en ville, empruntent parfois des routes plus rapides pour se rendre au centre d’inspection technique. « Les systèmes de contrôle des émissions de pollution des bus peuvent parfois être « surchargés »… et peuvent signaler une quantité de particules supérieure à la normale. Dans ces situations, un voyant orange clignotant peut s’allumer sur le tableau de bord ». La RATP demande alors aux conducteurs d’utiliser la mallette pour effectuer une nouvelle mesure. « Comme le bus roule à nouveau à une vitesse normale, cette nouvelle mesure ne montre aucune anomalie et le voyant s’éteint », a expliqué M. Brun.
Cependant, selon les témoignages recueillis par Le Parisien, « l’ordinateur de bord n’a pas le temps de réactiver les alertes » et « cette procédure douteuse permettrait, selon les chauffeurs interrogés, d’éviter une réinspection, qui est obligatoire si un voyant est allumé lors de l’inspection technique ».
Réaction de Valérie Pécresse, la dirigeante de la région Ile-de-France et du syndicat des transports franciliens Ile-de-France Mobilités (IDFM), à propos des possibles fraudes étaient catégoriques – « si cela est prouvé, c’est totalement inacceptable » – exigeant que la RATP y mette immédiatement fin et punisse les coupables. Elle a partagé cette information dans son post X mercredi soir.
Le quotidien insiste que cette pratique pourrait réduire les coûts d’immobilisation et augmenter la disponibilité des flottes, ce qui pourrait éviter des amendes potentiellement lourdes pour la société de transport public. Le Parisien prétend avoir été témoin de cette situation en juin et juillet à un centre de contrôle du Val-d’Oise qui gère les bus qui circulent dans Paris intra-muros.
Luc Wallop, un ancien représentant de travailleurs au conseil d’administration de la RATP, a été cité par le quotidien comme le « whistleblower » de cette affaire. Il estime que cette pratique touche « au moins la moitié des vingt dépôts de bus à Paris et sa proche banlieue ».
La RATP, pour sa part, insiste que tous les bus sont bien entretenus et suivis de près, avec des contrôles techniques effectués tous les six mois par des centres externes agréés par la préfecture départementale, en respectant les règles en vigueur pour les véhicules lourds.
L’article du Parisien explique deux incidents qui se sont déroulés en 2020. Dans chacune de ces situations, il a été démontré que ni les bus de la RATP ni les véhicules ne sont responsables des accidents, comme l’a signalé le porte-parole de l’entreprise. Les deux employés impliqués, témoignant contre la RATP dans l’article, sont désormais en désaccord avec l’entreprise. Selon M. Brun, les liens établis entre ces déclarations et les procédures effectuées par la RATP en matière de contrôle technique sont trompeurs.
La Régie des Transports Parisiens a chargé son délégué général à la sécurité des transports d’une mission qui doit présenter ses premiers résultats ce week-end à Mme Pécresse, avant un rapport plus détaillé dans deux semaines.
Cette décision vient après que la SNCF ait revu sa politique tarifaire.
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