Catégories: Economie
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22 août 2024 4 h 11 min

« Chine riposte à taxe UE avec enquête »

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La Chine intensifie les mesures de rétorsion contre le secteur agroalimentaire européen, une clé pour les vingt-sept pays de l’UE. Mercredi 21 août, le ministère chinois du commerce a indiqué le lancement d’une enquête antidumping sur certains produits laitiers importés de l’Union européenne (UE). Cette manœuvre fait suite à la décision de Bruxelles de renforcer la taxation sur les voitures électriques chinoises.

Dans un environnement marqué par une escalade des conflits commerciaux entre l’Asie et l’Europe, Bruxelles vise à contrer les tarifs artificiellement bas des voitures électriques fabriquées en Chine, permis par les subventions de l’État chinois. Le 20 août, la Commission européenne a approuvé l’idée d’imposer une taxe supplémentaire sur les voitures importées pendant cinq ans, tout en recalibrant légèrement les taux à la baisse, le taux maximum étant fixé à 36,3 %.

La Chine a réagi rapidement à cette nouvelle phase dans la procédure européenne. À présent, ce sont les produits laitiers européens qui sont ciblés. L’enquête antidumping s’intéresse en particulier au fromage frais, au lait caillé, au fromage bleu et à certains laits et crèmes, selon le ministère chinois du commerce. Le processus doit durer un an, avec la possibilité d’une extension de six mois. À la fin, la Chine peut décider d’appliquer des surtaxes sur ces produits pour défendre son marché si elle prouve que les actions de l’UE sont injustes et nuisent à la compétition.

Selon Eurostat, les produits laitiers ont engendré un revenu de 1,7 milliard d’euros pour l’Union Européenne suite à leur exportation vers la Chine en 2023, positionnant l’Europe en deuxième place derrière la Nouvelle-Zélande. La Chine exprime une volonté d’examiner les plans de subventions à travers toute l’Europe, s’intéressant particulièrement à ceux de l’Autriche, la Belgique, la Croatie, la République tchèque, la Finlande, l’Italie, l’Irlande et la Roumanie. L’Irlande, plus grand fournisseur chinois en produits laitiers, avec des revenus de plus de 410 millions d’euros en 2023, semble la plus vulnérable.

« L’Europe subit une pression croissante »

Il y a environ deux mois, vers la mi-juin, la Chine a ouvert un autre contentieux contre l’Europe. Elle a démarré une investigation anti-dumping sur les envois de viandes de cochon européennes. Cela concerne les morceaux de cochon frais ou congelés, certains produits traités par le sel ou la fumée, ainsi que les abats, qui sont des éléments du porc moins consommés en Europe, mais qui trouvent dans la Chine un marché très précieux. La Chine menace d’imposer des droits de douane extrêmement chers qui limiteraient drastiquement leur mise en vente sur le marché chinois, sachant que la Chine a importé pour environ 6 milliards de dollars (soit près de 5,4 milliards d’euros) de porc en 2023, avec la moitié provenant de l’UE.

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