Le petit coin paisible de Katapola, dans la région cycladienne d’Amorgos, a récemment fait l’expérience d’une agitation inhabituelle. Le premier août a vu l’arrivée du MSC-Explora I, un immense navire de croisière doté de 461 suites de luxe, qui dérangeait la sérénité de la baie de Katapola avec ses proportions remarquables (248 mètres de long et 32 de large). En raison des limites des infrastructures portuaires, le bateau n’a pas pu accoster, obligeant les passagers à recourir à de petites embarcations pour rejoindre la terre ferme. Bien que le navire n’ait passé que 24 heures sur place, il est prévu de revenir le 28 août, ce qui n’est pas vu d’un bon œil par certains résidents qui espèrent que Amorgos n’emprunte pas la même voie touristique que Santorin et Mykonos.
En 2023, la Grèce a vu l’arrivée de 32,7 millions de visiteurs, soit une augmentation de 18 % par rapport à 2022, et le ministère du tourisme grec anticipe un nouveau record pour l’année 2024. D’après l’Institut de l’Association des entreprises touristiques helléniques, l’industrie du tourisme a apporté environ 30 % du PIB du pays et près de 40 % des emplois sont directement ou indirectement liés à ce secteur en 2023.
À Amorgos, ainsi que sur d’autres îles, la dépendance à l’industrie touristique est extrêmement marquée. Selon le maire Eleftherios Karaiskos, 90% de la population participe aux activités liées au tourisme. Ces six dernières années, le nombre de touristes a augmenté de façon exponentielle, atteignant 100 000 visiteurs en 2023. Parmi ceux-ci, 75% viennent en été pour profiter de l’île, qui compte généralement moins de 2000 résidents. Cependant, les insulaires sont confrontés à des difficultés liées aux effets négatifs du tourisme de masse et aux bénéfices économiques que génère le secteur.
Theofanis Paschos, propriétaire d’un hôtel de treize chambres à Katapola et employeur de ses deux enfants, estime que si l’île disposait d’un flux constant de touristes toute l’année, plus de familles pourraient rester et travailler sur l’île plutôt que de partir à Athènes. Il ne souhaite pas que l’île ressemble à Santorin ou Mykonos, mais est convaincu qu’elle a encore du potentiel.
Cependant, Eleftheria Psychogou, membre du syndicat des hôteliers, n’est pas d’accord. Elle mentionne que des constructions illimitées ont été autorisées à Paros ces dernières années, transformant l’île à un rythme alarmant. Elle exprime ses préoccupations quant à la croissance excessive de certaines îles des Cyclades. En effet, entre 2018 et 2023, Paros a délivré environ 1300 permis de construction. Aujourd’hui, les sites de construction y sont plus nombreux que sur Santorin ou Mykonos. Pour lire la suite de cet article, merci de vous abonner.
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