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« Usine Bobigny fabrique tee-shirts JO »

Si vous cherchez le lieu de production des 62 000 t-shirts commandés par la Mairie de Paris pour les Jeux Olympiques, ne cherchez pas plus loin que les sites olympiques. Il vous suffit de prendre le métro jusqu’à Saint-Denis, un point central de la compétition, puis de prendre le tram T1 en direction de Bobigny, en Seine-Saint-Denis.

C’est à la station de tramway Escadrille Normandie-Niémen, que la société Vêtements Accessoires de France (VADF) a inauguré, il y a cinq mois, un nouveau centre de production pour sa ligne de vêtements et accessoires en coton bio destinée principalement aux entreprises. Navir est la marque sous laquelle la société commercialise ses produits au grand public via une boutique en ligne.

Pourquoi choisir de s’établir en milieu urbain, en Seine-Saint-Denis, à une époque où les industries tendent à s’éloigner de plus en plus des villes pour des raisons d’espace disponible ou de résistance des résidents à de potentielles nuisances ? Pour Baptiste Vallet, qui dirige VADF avec Renaud Fert, le choix est tout à fait logique. Selon lui, il était crucial pour eux d’établir leur usine à Bobigny. Vallet, qui a grandi et a acquis son savoir-faire dans l’atelier textile de son père à proximité, explique que cette région d’Île-de-France a une véritable tradition industrielle. Pour beaucoup de ses résidents, dont les parents ont travaillé en usine, être dans un métier de production est une source de fierté.

De plus, la disponibilité de la main-d’œuvre est un autre avantage clé.

En effet, l’acquisition d’un espace de travail n’a pas été une tâche facile : des ateliers de 3200 mètres carrés sont aménagés dans un édifice érigé en 1936, qui fut autrefois le lieu d’exploitation des services d’archives du Trésor public. Un ensemble bâti protégé, mal assorti à une activité de nature industrielle. Par conséquent, afin d’accueillir les énormes machines nécessaires pour cette production hautement automatisée, il a fallu créer un large ouverture sur le front du bâtiment et embaucher une grue. L’installation de l’électricité indispensable pour le fonctionnement de l’usine s’est avérée être un « projet herculéen ». Les rouleaux de molleton ou de jersey de coton bio, en partie importés de Turquie, génèrent également quelques difficultés logistiques.

Cependant – et c’est le point essentiel – l’embauche ne représente pas un défi. « La raison principale pour laquelle nous sommes ici est la disponibilité de la main-d’œuvre », souligne M. Vallet. Les soixante-dix employés de VADF viennent travailler à pied, à vélo ou en tramway, qui les dépose juste à l’entrée. Un avantage compétitif par rapport aux usines situées en milieu rural, moins dotées en main-d’œuvre. « Les ateliers de textiles situés dans les Vosges, par exemple, ont du mal à recruter. Et quand ils y arrivent, les travailleurs partent souvent après deux ou trois ans. C’est un problème aussi pour la transmission des compétences », remarque M. Vallet.

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