En témoignent les sociétés de conseils fiscaux, certains de leurs clients envisagent de se déplacer hors du Royaume-Uni, et d’autres ont déjà sauté le pas. Marilyn McKeever, de BDB Pitmans, fait référence à un certain nombre de personnes fortunées, majoritairement américaines, qui ont déjà quitté le pays, tandis qu’un autre individu fait ses bagages en vue d’un déménagement au Portugal. Vanesha Kistoo, qui travaille avec des clients français chez Blick Rothenberg, considère qu’environ un cinquième de ceux-ci planifient sérieusement de s’exiler du Royaume-Uni. Et comme elle ajoute, pour certains, depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin, ce n’est plus d’actualité. Anthony Whatling, d’Alvarez & Marsal, mentionne un banquier qui a vu six de ses clients quitter le pays depuis le début de l’année.
Le Royaume-Uni s’apprête à mettre un terme à une échappatoire fiscale en vigueur depuis 1799, qui profite principalement aux résidents étrangers aisés. Le statut de « non résident » (« non-dom ») a été créé pour les colonisateurs qui ont amassé des richesses à l’étranger et voulaient échapper aux impôts tant qu’ils n’avaient pas rapatrié leur argent dans leur pays d’origine. Au cours des deux derniers siècles, ce statut a évolué en un régime d’exception permettant de résider au Royaume-Uni tout en payant des impôts uniquement sur l’argent gagné ou rapatrié sur le territoire. Tous les revenus perçus en dehors du Royaume-Uni sont exempts d’impôts.
Soupesé par le Parti travailliste, le gouvernement conservateur a déclaré en mars que cette échappatoire serait supprimée à partir d’avril 2025. Maintenant au pouvoir, les travaillistes non seulement confirment cette mesure, mais ils souhaitent également supprimer l’exonération fiscale sur les successions pour les « non-dom ». Cette exemption avait été maintenue par le gouvernement conservateur.
Rachel Reeves, la récente chancelière de l’Echiquier, a déclaré le 18 juillet à Bloomberg que quiconque choisit de résider au Royaume-Uni doit s’acquitter de ses taxes et contribuer à nos services de santé, de défense et de police. Les travaillistes estiment que cette mesure générera 2,6 milliards de livres Sterling (3,1 milliards d’euros) chaque année. Cependant, Arun Advani, un chercheur de l’Université de Warwick, est plus optimiste, estimant que cette mesure pourrait rassembler jusqu’à 3,4 milliards de livres Sterling (4 milliards d’euros) par année. Cependant, Mme McKeever de BDB Pitmans contredit ces affirmations, arguant que les départs de ses clients pourraient annuler l’impact du renforcement des régulations fiscales. L’article complet, qui contient plus de détails, est réservé aux abonnés.
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