Selon les récents rapports du ministère de l’agriculture, publiés le vendredi 9 août, l’année 2024 pourrait figurer parmi les trois plus petites récoltes de blé tendre des quarante dernières années pour les agriculteurs français. La production de blé tendre serait en diminution d’environ un quart, s’établissant à 26,3 millions de tonnes, par rapport à l’année 2023 et la moyenne des cinq années précédentes.
Sur le terrain, les moissonneuses-batteuses travaillent encore d’arrache-pied pour terminer les récoltes. Cependant, le processus n’a pas été facile. Benoît Piétrement, le président du conseil spécialisé dans les grandes cultures de FranceAgriMer et agriculteur dans la Marne, raconte un été stressant : difficile d’avoir deux ou trois jours de beau temps consécutifs. Les orages ont interrompu régulièrement la moisson, rendant le travail sur le terrain particulièrement pénible selon Arthur Portier, analyste pour Argus Media France (anciennement Agritel).
Il a été constaté que les pluies perturbantes ont affecté significativement le calendrier de semis. Cela a causé des problèmes pour certains fermiers qui ont été contraints soit d’abandonner l’ensemencement, soit de labourer à nouveau leurs champs en raison des conditions de culture défavorables. En conséquence, il y a eu une baisse drastique de plus de 10% dans la surface utilisée pour la culture du blé, qui ne mesurait que 4,2 millions d’hectares cette année. Cela a conduit à une faible performance significative en termes de la production totale de blé. Même si les rendements ont chuté à 62,4 quintaux par hectare, soit une baisse de 15,5% par rapport à 2023, ils sont toujours meilleurs que les 53,7 quintaux par hectare enregistrés en 2016, qui était considérée comme une année noire pour les céréaliers.
Néanmoins, une note positive a été mise en évidence par M. Piètrement qui a déclaré que la qualité du grain reste satisfaisante avec un taux de protéine estimé à 11,6%. Ce facteur crucial détermine la qualité boulangère du blé tendre et son potentiel sur les marchés de l’exportation.
La situation est analogue pour le blé dur et les orges d’hiver. La récolte d’orge d’hiver a également connu une baisse de 25% par rapport à 2023, tandis que la production de blé dur est à son niveau le plus bas depuis 1997, soit 1,2 million de tonnes. Cependant, la récolte d’orge de printemps a connu de belles réussites, ce qui a contribué à atténuer l’impact. Au total, 10,4 millions de tonnes d’orge ont été récoltées, soit une baisse de 15 % sur un an. Le Ministère de l’Agriculture estime que la perte totale de la production céréalière en France est de 10 millions de tonnes.
La suite de l’article est réservée aux abonnés. Il reste 37,3% de cet article à lire.
Laisser un commentaire