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Atos perd les Jeux Olympiques

Les deux mille employés d’Atos, chargés de l’informatique des Jeux olympiques de Paris 2024, commencent à prendre une pause. Parmi eux, trois cents sont sur le ponts 24/7 dans le centre de commande du comité d’organisation à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Malgré des moments de tension comme l’échec du programme CrowdStrike une semaine avant l’inauguration, ou une défaite dans deux centres de données quelques jours avant le début des concours, leur séjour s’est bien déroulé. Aucun bogue informatique ou attaque cybernétique n’a interféré avec le bon déroulement des compétitions et les sites web ainsi que les apps officielles ont géré un afflux sans précédent.

La cérémonie du 12 août à Paris célébrant la fin des Jeux aurait une saveur unique: ce sont les derniers Jeux Olympiques pour cette société informatique, bien qu’il reste à fournir les services pour les Jeux paralympiques au mois de septembre. Le Comité international olympique (CIO) a déclaré le 9 août qu’il fera appel à la firme américaine Deloitte à l’avenir. Deloitte, qui a commencé à conseiller le CIO en 2022, remplacera Atos à partir des Jeux d’hiver de 2026 à Milan et à Cortina, en Italie, et jusqu’aux Jeux de 2032 à Brisbane, en Australie. Atos s’est abstenue de tout commentaire.

Il s’est trouvé que le groupe français a intégré la famille olympique par coïncidence. Il a découvert le contrat avec le CIO dans les affaires de Sema Group, une entreprise de services informatiques qu’il a acquise de Schlumberger en 2004. Cette dernière avait débuté sa collaboration avec les Jeux Olympiques à Barcelone en 1992, avant de devenir le partenaire informatique global du CIO lors des olympiades d’hiver à Salt Lake City, aux États-Unis, en 2002. Par conséquent, Paris 2024 représentait la douzième édition consécutive des Jeux auxquels le groupe participait, en combinant les saisons estivales et hivernales.

L’erreur était peu tolérée.

Grâce à ce contrat prestigieux, Atos a pu s’affirmer comme le leader mondial dans l’organisation de ce type d’événements. Il est d’ailleurs le seul grand fournisseur de services informatiques à disposer d’une structure spécifique. En 2023, il a géré l’aspect informatique de près de quinze événements sportifs ou culturels.

Les prestations informatiques, financées par les comités organisateurs des divers Jeux Olympiques dont le montant est confidentiel, ne sont pas les plus profitables car elles nécessitent un nombre important de personnel et une marge d’erreur presque nulle. Il est également indispensable de payer le CIO pour un contrat de marketing afin d’avoir le droit de publiciser autour des anneaux olympiques. Pour les Jeux de Paris 2024, Atos a donc versé 11 millions d’euros en 2022 et 25.4 millions en 2023 – le montant pour 2024 reste inconnu.

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