L’effondrement financier global a pris de l’ampleur le lundi 5 août à Wall Street. L’ouverture du Nasdaq, index dominé par le secteur technologique, a enregistré une chute de 6,3%, après un déclin de 2,43% le vendredi 2 août. Pendant ce temps, le S&P 500, qui englobe les grandes corporations des États-Unis, a régressé de 4,1%. Suite à la correction depuis le pic de juillet, le recul s’élève désormais à 15,8% et 10,5%. L’explosion de la bulle liée à l’intelligence artificielle est représentée par la chute de Nvidia. La compagnie de microprocesseurs, qui a surpassé Apple et Microsoft en tant que l’entreprise la mieux cotée du monde, a connu une chute de 14% le lundi, soit une baisse totale de 35% depuis son pic historique.
Dans le même temps, Apple, la compagnie technologique réputée la plus fiable au monde, n’a pas réussi à échapper à une chute accentuée par une nouvelle annoncée le samedi 3 août. Berkshire Hathaway, la firme du milliardaire mondialement reconnu en tant qu’investisseur, Warren Buffett, a vendu la moitié de ses actions Apple au cours du deuxième semestre pour des raisons fiscales. Les actions étaient en baisse de 7,3% lundi matin.
L’éventualité d’une récession aux Etats-Unis est de plus en plus redoutée, après la publication des statistiques sur l’emploi parues vendredi dernier. Ces chiffres mettent en lumière une augmentation soudaine du taux de chômage, qui touche désormais 4,3% de la population active. Par ailleurs, la création d’emplois a subi une baisse inattendue, avec seulement 114 000 emplois créés en juillet, contre 179 000 en juin.
En plus de ces facteurs, un indice désastreux de l’investissement industriel et un manque d’intérêt des consommateurs, comme le suggèrent les résultats médiocres des grandes entreprises de consommation, tels que McDonald’s et les compagnies aériennes, renforcent la peur d’une récession.
Il est regrettable que ces mauvaises nouvelles aient été divulguées après la réunion de la Federal Reserve (Fed) le mercredi 31 juillet. Le président Jerome Powell avait alors déclaré qu’il abaisserait les taux d’intérêt, actuellement au plus haut depuis 2006, en septembre, ce qui avait enthousiasmé les marchés. Depuis ces annonces, la Fed est critiquée pour avoir trop attendu pour prendre des mesures. Accusée d’avoir manqué de détection de l’augmentation de l’inflation en 2021 et d’avoir attendu trop longtemps avant de hausser ses taux en mars 2022, l’institution a aussi été reprochée d’avoir conservé des taux d’intérêt élevés, restant obnubilée par les expériences du passé, dans les années 1970 et 1980.
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