Anouar Boukra, un chauffeur de taxi de la ville, exprime son mécontentement en affirmant qu’il passe parfois jusqu’à deux heures pour obtenir un client, malgré la proximité de sites olympiques. Il insiste sur l’absence de lieux adéquats pour récupérer ou déposer des clients. Ali Lemmouchi, un pilote VTC et délégué national de l’Union-Indépendants (CFDT), partage un sentiment similaire, ayant perdu la moitié d’un contrat suite à l’ouverture des Jeux Olympiques.
En effet, malgré les attentes élevées entourant les Jeux Olympiques de Paris, de nombreux chauffeurs ont constaté une baisse drastique de leur chiffre d’affaires depuis juillet, atteignant jusqu’à 40% ou 50%.
Les difficultés de circulation à Paris, qui se sont intensifiées au cours des jours précédant la cérémonie d’ouverture du 26 juillet, sont l’un des facteurs majeurs. Les chauffeurs de VTC se plaignent de ne pas pouvoir emprunter les 185 kilomètres de voies dédiées aux compétitions olympiques sur l’autoroute et les périphériques. Ces voies sont toutefois accessibles aux taxis depuis le 15 juillet.
De plus, l’accès aux « zones rouges » (les lieux de compétition) est limité. Tandis que les taxis et les VTC ont été autorisés à y accéder pour déposer des clients munis d’un Pass valide pour les Jeux, l’accès a été massivement refusé. Ali Lemmouchi raconte un incident où un policier lui a infligé une amende pour refus d’obtempérer, après avoir été sommé de quitter une zone à proximité d’un site de dépôt.
La Préfecture de police de Paris admet que des problèmes d’accès ont été signalés de manière ponctuelle et insiste sur le fait que des instructions sont régulièrement rappelées à ceux chargés de la sécurisation des lieux et de la gestion des points de passage, et ce aussi souvent que nécessaire.
Par ailleurs, le succès des modes de transport publics et du vélo pour se rendre aux événements a contribué à une demande moins importante que prévu, en raison également de la réduction du nombre de touristes internationaux par rapport à ce que l’on peut observer durant un été standard. Les taxis, qui sont généralement moins sollicités par les clients professionnels durant l’été, ont vu leur clientèle disparaître totalement, ces derniers ayant opté pour le télétravail ou pris des vacances plus tôt. Les milliers de voitures officielles « Paris 2024 » ajoutent une concurrence supplémentaire.
Les chauffeurs sont également nettement plus nombreux que d’habitude dans la région parisienne, bien que les courses soient rares et que les tarifs n’aient pas augmenté. Yann Ricordel, directeur général délégué de la plateforme de réservation G7, explique que « 80% de nos dix mille chauffeurs affiliés sont actifs, contre 50% habituellement à cette période de l’année. Beaucoup d’entre eux ont reporté leurs vacances ».
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