Dans l’actualité du Canada, Facebook est assez différent de ce qu’il est en France. Les publications des « amis », les vidéos divertissantes et les mèmes ne manquent pas, cependant, les médias, qu’ils soient nationaux ou internationaux (y compris Le Monde) sont absents des fils d’actualité. Depuis le 1er août 2023, Meta, l’entreprise mère de Facebook, a décidé de bloquer les posts des sites d’information sur l’ensemble de ses plateformes. Ce choix a été fait pour éviter d’avoir à se soumettre à la législation canadienne sur les actualités en ligne.
La loi, mise en place le 22 juin 2023, prévoit la régulation des plateformes numériques et leur impose de payer des compensations aux médias canadiens pour l’utilisation de leur contenu et l’appropriation de publicités qui seraient normalement investies dans les médias traditionnels. C’est ce qu’explique Marie-Eve Carignan, une professeure en ce domaine de l’université de Sherbrooke.
La loi vise à soutenir les entreprises de presse qui font face à une chute parfois drastique de leurs bénéfices publicitaires et alors que 474 d’entre elles ont dû fermer leurs portes depuis 2008, selon Ottawa. Selon les mots de la professeure, le gouvernement de Justin Trudeau estime qu’il a la responsabilité de mettre en place une telle loi, considérant que les médias sont un service public dans nos démocraties. Meta et Google sont les cibles. Les deux géants de l’internet sont en forte opposition à la loi, principalement parce qu’elle pourrait inspirer des législations similaires aux États-Unis où elle est étroitement observée.
« C’est une goutte d’eau pour Facebook ».
Suite à de longues négociations, l’entreprise basée à Mountain View a finalement conclu un accord avec le gouvernement fédéral. Le 16 avril, Pascale St-Onge, la ministre du patrimoine, a annoncé qu’un paiement annuel de 100 millions de dollars canadiens (66,63 millions d’euros) avait été obtenu de la part de cette société. Ces fonds seront remis à un groupe qui représente les médias canadiens, qui déterminera ensuite comment répartir cet argent entre différentes entreprises. De plus, ce montant sera réévalué chaque année.
L’automne prochain pourrait voir arriver les premiers chèques pour les salles de rédaction. « Nous aurions préféré que le montant soit supérieur à 100 millions », déclare Eric-Pierre Champagne, le président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). Il rappelle que, à un moment donné, un montant de 172 millions de dollars canadiens avait été suggéré. « Cependant, sans cette loi, les médias n’auraient reçu aucun soutien financier. »
Le président de la FPJQ critique l’hypocrisie de Facebook : « Ils prétendent ne pas diffuser d’informations et donc ne pas être soumis à cette loi, alors qu’ils opèrent une plateforme de communication et d’information. » Si un accord était conclu entre Ottawa et Meta, les médias pourraient se partager 62 millions de dollars canadiens. « Pour Facebook, cette somme est insignifiante, et le montant final sera probablement inférieur, comme dans le cas de Google », prédit M. Champagne.
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