Catégories: Economie
|
31 juillet 2024 15 h 07 min

« Affaire The Family: Ex-gourou tech paye »

Partager

La saga familiale n’a pas encore trouvé de fin. Oussama Ammar, l’ancien chef influent du secteur technologique et co-fondateur de l’incubateur The Family, fait face à des accusations de détournement de fonds portées par ses anciens partenaires d’affaires. Depuis 2022, il est en proie à des poursuites de plusieurs juridictions internationales. En décembre 2023, il a été condamné à payer 7,3 millions d’euros de dommages-intérêts par un tribunal aux Iles Caïmans, et maintenant, une cour britannique a également ouvert la voie à une possible amende supplémentaire de jusqu’à 11 millions d’euros, ce qui pourrait faire grimper le total potentiel jusqu’à 20 millions d’euros, incluant les frais juridiques.

The Family, fondée en 2013 par Alice Zagury, Oussama Ammar et Nicolas Colin, avait été un principal moteur de l’innovation en France, soutenant des start-ups à succès comme PayFit, Algolia et Doctrine. Ammar, connu pour ses déclarations percutantes, en était la figure marquante.

Cependant, la situation a basculé en novembre 2021 lorsque Zagury et Colin ont évincé Ammar. Ils l’accusaient de s’être emparé frauduleusement de 4,5 millions d’euros, non seulement en puisant dans les fonds de The Family, mais aussi en trompant des investisseurs qui lui avaient confié des sommes à investir dans des véhicules à but spécial (ou fonds communs de créances en français) pour l’achat de parts dans Airbnb ou SpaceX, qui n’ont jamais été livrées.

Suite à l’engagement de poursuites contre M. Ammar, un entrepreneur franco-libanais, dans des juridictions situées au Royaume-Uni et aux îles Caïman, notamment, où les entreprises victimes sont enregistrées. Cependant, le 12 juillet, la Haute Cour de Justice de Londres a retiré M. Ammar et ses holdings privées de la procédure en raison du non-paiement d’un acompte qu’elle avait ordonné à temps.

Sans recourir à un procès, une caractéristique du droit britannique permet maintenant aux plaignants de réclamer des dommages et intérêts. « Oussama Ammar a recouru à toutes les astuces possibles depuis 2022 pour entraver et retarder le processus en Angleterre, mais ses nombreuses fautes ont maintenant été punies par la justice qui a statué sur sa responsabilité. L’évaluation du préjudice est maintenant la prochaine étape, qui sera réalisée en octobre prochain », a précisé M. Colin.

L’accusation réclame une indemnisation de 9,6 millions d’euros : cette somme comprend la « perte d’opportunité » pour les investisseurs à qui M. Ammar avait garanti l’achat d’actions dont la valeur a fortement augmenté depuis. C’est sur cette supposition que le tribunal des îles Caïmans avait évalué le préjudice causé par les actions de M. Ammar. À cela s’ajoutent les frais juridiques et les honoraires d’avocats que M. Ammar est contraint de régler. Rien que pour la procédure britannique, cela s’élève déjà à près d’1,3 million de livres (1,5 million d’euros).

Il reste encore 35.29% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.