Sanofi, le géant pharmaceutique français, se prépare à se séparer de la célèbre petite boîte jaune de Doliprane, un symbole de la politique de santé publique initiée par le président Emmanuel Macron. Acquis suite à l’achat d’Aventis il y a deux décennies, ce changement pourrait causer des tensions entre l’Etat et la première entreprise pharmaceutique de France.
En octobre 2023, Sanofi avait révélé son plan de se défaire prochainement d’Opella, sa filiale en charge des médicaments en vente libre. Cette branche, qui génère un revenu de 5,2 milliards d’euros en 2023, abrite environ cent produits, dont le Doliprane, analgésique phare des pharmacies françaises.
Les autorités à Bercy ont exprimé leur souhait que Sanofi conserve Opella, mais la compagnie a insisté sur sa résolution de vendre. Le gouvernement français a néanmoins promis de surveiller de près le maintien des capacités de production nationale. Selon le ministère, tout paracétamol produit en France doit y rester.
Le scénario rappelle la situation avec Servier Labs qui envisage de vendre Biogaran, le leader des médicaments génériques en France. « Notre projet ne signifie pas l’arrêt du Doliprane en France, » soulignait François-Xavier Roger, directeur financier de Sanofi, lors de la présentation des résultats semestriels de la société le 25 juillet.
Sanofi envisage de maintenir une présence dans sa division Opella, dans le but d’éviter la controverse, en gardant une part non majoritaire mais néanmoins substantielle du capital de l’entreprise. En cas de possible vente à une entité privée, ou dans le cas d’une éventuelle introduction en bourse, le laboratoire pourrait retenir, en fonction des différentes possibilités évaluées, soit 30 % soit près de la moitié du capital de sa branche dédiée à la santé publique.
Concernant les modalités de retrait de sa filiale, Sanofi n’a pas encore pris de décision définitive, cependant, cette dernière semble susciter l’intérêt. Mr. Roger a fait remarquer aux investisseurs que « le processus est naturellement très compétitif entre ces différentes options ».
Des prétendants potentiels à l’acquisition, y compris le fonds d’investissement français PAI ou Advent, une entreprise américaine qui avait déjà dépensé 1,9 milliard d’euros en 2018 pour acquérir Zentiva (l’ancienne filiale de médicaments génériques de Sanofi), auraient soumis des offres préliminaires à la mi-juillet.
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