Catégories: Economie
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28 juillet 2024 20 h 09 min

« Entreprises françaises en difficulté, emplois menacés »

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Il est alarmant de constater que la liste d’entreprises en difficulté se prolonge en silence, jour après jour. Caddie, jadis leader mondial du chariot de supermarché, est maintenant en procédure de liquidation judiciaire, mettant en danger 108 postes à Dettwiller (Bas-Rhin). Bosch, le fournisseur d’équipement automobile, a annoncé la fermeture de son usine à Mondeville (Calvados) en 2026 en raison de l’absence de repreneur, touchant 413 salariés. Valeo, un nom respecté dans la sous-traitance automobile, prévoit de se débarrasser de ses sites de L’Isle-d’Abeau (Isère), La Suze-sur-Sarthe (Sarthe), ainsi que son centre de recherche à La Verrière (Yvelines), mettant en péril 1 000 emplois.

Bolton Food envisage la fermeture de son usine Saupiquet à Quimper, ce qui menace 155 employés. Metalliance, une entreprise de fabrication de matériel de manutention basée à Saint-Vallier (Saône-et-Loire), compte 180 employés et est actuellement en redressement judiciaire. De la même manière, la Stenpa, une entreprise de papeterie avec 130 employés à Stenay (Meuse), et l’usine pharmaceutique Recipharm à Monts (Indre-et-Loire), qui compte 222 employés, sont toutes deux sous la menace d’une fermeture.

Au cours des récentes semaines, l’économie française et ses entreprises traversent une période orageuse. Plusieurs secteurs sont témoins d’une augmentation des annonces de fermetures, de procédures de liquidation judiciaire ou de délocalisations. L’observatoire du groupe Banques populaires Caisses d’épargne (BPCE) rapporte que durant le deuxième trimestre, 16 405 entreprises ont fait face à des défaillances. De son côté, le groupe Altares, expert en données d’entreprises, enregistre pour la même période 16 371 défaillances, soit une augmentation de 23% par rapport à l’an dernier. Certains secteurs sont plus touchés que d’autres, comme l’industrie manufacturière et particulièrement la construction, gravement affectée par la crise du secteur immobilier.

Malgré la situation, le gouvernement se vante d’avoir créé près de 2 millions d’emplois en France depuis 2017, dont environ 120 000 dans l’industrie. Cependant, cette dynamique d’emploi, particulièrement dans le secteur des services, ne s’est pas associée à une amélioration de la productivité des entreprises et à une augmentation de la croissance. De plus, la création d’emplois a commencé à diminuer depuis le début de l’année. « Au premier trimestre, le pays a connu une augmentation de 44% des suppressions d’emplois par rapport à la même période en 2023, et une diminution de 17% des créations d’emplois », note David Cousquer, fondateur du cabinet de recherche Trendeo.

Le 22 mai, peu de temps après l’événement Choose France qui s’est tenu à Versailles le 15 mai, et l’annonce de futures investissements industriels importants, le discours du gouvernement a été contesté par la CGT. La syndicale a recensé « 33 021 emplois éliminés ou sérieusement menacés » dans le pays depuis septembre 2023. En utilisant le terme « saignée », la CGT a estimé qu’en additionnant l’emploi en sous-traitance et intérimaire, le total des emplois touchés pourrait s’élever à au moins 60 000. La partie restante de l’article est accessible uniquement pour les abonnés.