En cas de réélection lors du scrutin du 28 juillet, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, âgé de 61 ans, promet à ses partisans une ère de croissance et prospérité miraculeuse. Le président, en lice pour un troisième mandat, assure que le creux de la crise est derrière nous et que la révolution bolivarienne, initiée par Hugo Chavez, a encore de belles perspectives.
Face à lui, le candidat de l’opposition, Edmundo Gonzalez, 74 ans, envisage de transformer l’économie et les institutions démocratiques du pays en adoptant une approche libérale, y compris l’invitation de capitaux étrangers et la privatisation, particulièrement dans l’industrie pétrolière. Cependant, il est possible que les plans économiques des deux adversaires politiques ne soient pas aussi divergents qu’ils en ont l’air.
Selon Adan Celis, le leader de la confédération d’employeurs Fedecamaras, le gouvernement de Maduro a fait preuve de pragmatisme au cours des quatre dernières années, reconnaissant finalement l’importance de l’entreprise privée pour la relance économique du pays. Antonio Gonzalez, militant chaviste, a déclaré qu’il ne voterait pas en faveur de Nicolas Maduro lors de l’élection, accusant ce dernier d’avoir trahi la révolution en adoptant l’ajustement néolibéral tant désiré par l’opposition.
« Fichues sanctions », conclut-il.
La situation a été sévère. Du 2014 au 2020, le Venezuela a subi une réduction de 75 % de son produit intérieur brut (PIB), une situation critique pour une nation qui n’est pas en guerre. En 2019, le pays a connaît une inflation de 329 000 %, un fait souligné par M. Maduro lors de sa campagne. La pénurie, les coupures d’électricité, l’hyperinflation et l’insécurité ont poussé quelque 7,7 millions de Vénézuéliens à quitter le pays.
Selon Asdrubal Oliveros, directeur d’Ecoanalitica, une agence d’analyse économique, la crise a dévasté les économies domestiques, la monnaie ainsi que l’Etat lui-même. Désormais, l’Etat est incapable d’assurer les services de base à ses citoyens tels que l’eau, l’électricité, les transports publics, la santé et l’éducation.
M. Maduro attribue la grave récession à la guerre économique orchestrée par l’opposition et aux sanctions imposées par les États-Unis à compter de 2015, et renforcées en 2019. Ces sanctions interdisent le pays de commercialiser son or, son gaz et son pétrole, et interdisent à la Banque centrale d’effectuer des opérations sur les marchés financiers. Les sanctions ont été levées en octobre 2023 par Washington, dans l’espoir d’élections présidentielles libres, mais elles ont été partiellement réimposées en avril, après avoir constaté que M. Maduro ne respectait pas les règles établies. M. Celis insiste que ces sanctions n’ont aucun effet et qu’elles pénalisent les entreprises privées et la population, mais pas le pouvoir en place.
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