La Samaritaine, abritant le palace Cheval Blanc depuis 2021, offre une vue spectaculaire sur Paris dans son ensemble, même en pleine averse. En effet, Bernard Arnault, le PDG de LVMH, a pu depuis un kiosque en forme de malle Louis Vuitton, construit au dixième étage de ce bâtiment de style Art déco en juillet, assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 le vendredi 26 juillet. Il a invité une centaine de personnes pour l’occasion, s’assurant ainsi la présence de ses invités au sein un des partenaires premium des JO.
Le funambule français Nathan Paulin a fait un spectacle exceptionnel en marchant sur la slackline, qui était installée au-dessus du Pont-Neuf et attachée à la façade du grand magasin, devant les invités. Plus de 1,1 milliard de téléspectateurs ont suivi cet évènement en direct à la télévision, établissant un nouveau record.
Les réalisateurs Thomas Jolly et Thierry Reboul ont dirigé le spectacle pour le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (COJOP), avec des performances de la superstar américaine Lady Gaga, des chanteuses Juliette Armanet et Aya Nakamura, la mezzo-soprano Axelle Saint-Cirel et Céline Dion.
Toutes les artistes étaient vêtues de tenues Dior, la deuxième marque la plus lucrative de LVMH. Le COJOP a souligné ce fait aux commentateurs de télévision à travers un « Guide pour les médias » qui incluait les détails des « cinq tableaux magnifiques embellis par les créations Dior » quelques heures avant le début de la cérémonie. De plus, une vidéo sur les ateliers Louis Vuitton a été diffusée durant les premières trente minutes de la cérémonie, qui était regardée dans le monde entier.
Dans quelle mesure le groupe de Bernard Arnault a-t-il réussi à se faire une place dans cette grande production ? L’histoire commence le 13 septembre 2017 à Lima, au Pérou. Ce jour-là, le Comité international olympique (CIO) vote à la majorité pour la proposition de Paris d’organiser les Jeux Olympiques de 2024, un projet soutenu par LVMH. L’annonce suscite des larmes de bonheur de la part d’Anne Hidalgo, la maire de Paris. Tony Estanguet, triple médaillé d’or de canoë aux Jeux olympiques, est alors nommé président du Cojop. Assurer le financement de Paris 2024 devient rapidement un défi de taille.
Le Cojop doit réunir 3,8 milliards d’euros pour finaliser le budget (un montant qui sera réévalué à 4,4 milliards d’euros à la fin de 2022). Les sponsors sont censés y contribuer à hauteur de 1,1 milliard d’euros. Toutefois, en 2019, il manque toujours un mécène d’envergure prêt à contribuer une somme d’environ cent millions d’euros, malgré le soutien de premiers partenaires tels que la Française des jeux, EDF et la banque BPCE. Patrick Pouyanné, PDG du groupe TotalEnergies, est sollicité pour combler ce vide, mais Mme Hidalgo s’y oppose.
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