Comment réagir face à la croissance exponentielle de la richesse des ultra-riche qui évitent majoritairement les taxes ? C’est la question à laquelle les ministres des finances du G20 tentent de donner une réponse commune, concernant la taxation des milliardaires, vendredi 26 juillet.
Le jeudi et le vendredi à Rio de Janeiro, les discussions entre les grands dirigeants financiers des économies mondiales dominantes seront la base pour les pourparlers entre les chefs de gouvernement et de l’Etat les 18 et 19 novembre lors d’un sommet du G20 aussi prévu à Rio.
Le président Lula dirige le Brésil cette année, il insiste sur la mise en place d’une taxe minimale pour les plus riches. Toutefois, une solution médiane pourrait consister à inciter les pays à renforcer la taxation des ultra-riches, en l’absence d’un impôt coordonné à l’échelle internationale.
« Victoire d’ordre moral »
Fernando Haddad, ministre des finances brésilien, a déclaré jeudi soir que la « déclaration » finale, qui sera publiée vendredi, marquerait un « premier pas » vers la coopération fiscale internationale.
Sans avoir obtenu un accord unanime sur la mise en place d’une taxe coordonnée internationale, surtout en raison du refus des États-Unis, le ministre a assuré que ce document réaffirmerait la « proposition brésilienne de commencer à examiner la fiscalité internationale, non seulement du point de vue des entreprises, mais aussi de celui des individus ultra-riches ». Pour lui, ce progrès est une « victoire d’ordre moral », au moment où les inégalités s’accentuent et où jamais autant de milliardaires ont été aussi riches.
D’après une version préliminaire de cette « déclaration », consultée par l’Agence France-Presse, les membres du G20 se seraient engagés, « dans le plein respect de la souveraineté fiscale », à « cooperer pour assurer que les personnes extrêmement riches soient effectivement taxées ».
Le document met en évidence le fait que les disparités en termes de richesse et de revenu déstabilisent l’économie ainsi que la harmonie sociale, en augmentant de plus les vulnérabilités sociales. Il prône pour la mise en oeuvre de politiques fiscales qui sont non seulement efficaces, mais aussi équitables et progressives, bien qu’il n’y ait aucune mention d’un impôt unique négocié à l’échelle mondiale.
Gabriel Zucman, un économiste français qui a rédigé un rapport sur ce sujet à la demande du Brésil, a exprimé son contentement, soulignant que c’est la première fois dans l’histoire que les pays du G20 s’accordent pour changer la façon dont nous taxons les plus riches.
Cependant, la route reste longue car la coopération entre pays en matière fiscale est naturellement complexe, les Etats étant très protecteurs de leur souveraineté fiscale. En plus des discussions sur la fiscalité et l’état de l’économie internationale, cette réunion du G20 prévoit de discuter du financement de la transition climatique ainsi que de la dette dès vendredi.
Créé en 1999, l’objectif initial du G20 était principalement économique, cependant il a de plus en plus commencé à s’intéresser aux sujets sensibles de l’actualité mondiale.
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