Catégories: Economie
|
26 juillet 2024 15 h 07 min

EDF attend décisions gouvernementales sur réacteurs

Partager

EDF se débat en pleine mer cet été, sans gouvernement stable pour la guider. L’ambiguïté s’ajoute à l’incertitude pour le fournisseur d’électricité national qui, depuis de nombreux mois, attend impatiemment des initiatives énergiques de la part de l’État, qui est redevenu l’unique actionnaire en juin 2023. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, communément appelés « EPR 2 », ainsi que pour la maintenance et l’extension des barrages hydrauliques.

Néanmoins, l’entreprise a exprimé sa satisfaction le vendredi 26 juillet, suite à un solide bilan semestriel : elle a enregistré 7 milliards d’euros de profits au cours du premier semestre, soit une augmentation de 21% par rapport à la même période en 2023, après une désastreuse année 2022. Cette augmentation s’expliquerait en partie par une augmentation de la production nucléaire et hydraulique, malgré une baisse des prix de l’électricité sur le marché de gros.

Du point de vue syndical, on reste prudent. Alexandre Grillat, secrétaire général de la Fédération CFE-CGC Energies, a déclaré : « Somme toute, de grandes questions concernant le futur d’EDF, et plus généralement, de tout le secteur de l’énergie français, sont toujours en suspens et ne seront dissipes que lorsque nous aurons une vue claire du prochain gouvernement, de ses objectifs et de sa réelle influence politique ». Gwénaël Plagne, secrétaire CGT du comité social et économique central de l’entreprise, ajoute : « EDF est en attente, avec de graves préoccupations quant à sa stratégie industrielle. Le véritable danger n’est pas tant un changement de direction ou une remise en question des EPR 2, mais plutôt un risque d’indécision. »

L’investissement total pour les trois premières paires est de 67,4 milliards d’euros.

Jusqu’à présent, l’État en tant qu’actionnaire n’a pas encore passé de commande concrète pour de nouveaux réacteurs nucléaires. Depuis son discours présidentiel à Belfort en février 2022, Emmanuel Macron envisage un objectif pour EDF : la construction de six à quatorze nouvelles unités sur le territoire national, par groupes de deux, d’ici 2050. Cependant, les conditions de financement des six premières unités restent à établir. Plus l’investissement de l’Etat sera important, plus le taux d’emprunt sera bas.

L’entreprise EDF indique qu’elle fournira une nouvelle approximation du coût des trois premiers groupes d’EPR 2 à la fin de l’année. Pour l’instant, les modèles de financement et de régulation font l’objet de discussions entre l’Etat et EDF, et doivent encore être définis.

En début d’année, selon une publication du journal Les Echos le 4 mars, une note interne de l’électricien estimait le coût de ces trois premiers groupes à 67,4 milliards d’euros. C’est 30% de plus que l’estimation fournie par le gouvernement en 2022.

La lecture de 45,96% de cet article est réservée aux abonnés.