À l’approche des Jeux olympiques de Paris 2024, Atos, partenaire technologique officiel de cet événement, a communiqué le mercredi 24 juillet avoir réalisé un progrès significatif dans son plan de redressement. Une procédure de sauvegarde rapide a été engagée pour une durée de deux mois par le tribunal de commerce de Nanterre, qui facilitera la restructuration financière que Atos a durement négociée avec ses créanciers depuis quatre mois. Atos a tenu à préciser que cette procédure ne concerne que sa dette financière et n’affecte pas ses fournisseurs, ses employés, la direction de l’entreprise ou autres dettes.
Le plan de redressement d’Atos envisage une diminution de la dette de plus de 3,1 milliards d’euros et la mise en place de nouveaux financements à hauteur de 1,75 milliard d’euros. Ces nouveaux financements seront fournis à parts égales par les banques créancières et les détenteurs d’obligations. Un appel à augmentation de capital de 233 millions d’euros sera également ouvert à tous les actionnaires. Suite à ces différentes opérations, les créanciers d’Atos deviendront les nouveaux propriétaires de la société, détenant entre 74% et 99,9% du capital en fonction de la participation des actionnaires actuels à l’appel de fonds. Le groupe restera côté à la Bourse de Paris. Nouvelle dette.
Les différentes catégories de créditeurs sont invitées à donner leur accord formel à ce plan avant la fin de septembre 2024. Le Tribunal de Commerce de Nanterre envisage une audience le 15 octobre 2024 pour valider le plan de sauvegarde accéléré. Les augmentations de capital et les émissions de nouveaux financements se réaliseront progressivement de novembre 2024 à janvier 2025, selon Atos. En attendant, un financement temporaire de 800 millions d’euros a été instauré pour assurer « l’apport nécessaire de liquidités pour financer les opérations jusqu’à la finalisation du plan de restructuration financière », et pour assurer sans problème les JO.
Ces étapes positives n’éliminent pas toutes les inquiétudes concernant le futur d’Atos. En effet, l’entreprise a connu des difficultés financières majeures ces derniers mois affectant grandement ses activités. Les nouveaux financements fournis par les créanciers bancaires et obligataires auront des taux d’intérêt très élevés, allant jusqu’à 13% pour certaines formes de prêts. Par conséquent, une large portion des futurs profits de l’entreprise sera utilisée pour rembourser cette nouvelle dette. « La gestion future d’Atos sera centrée sur la maximisation de la valeur pour ses créanciers actionnaires plutôt que sur une vision à long terme », a souligné Matthieu Bailly, fondateur de la société de gestion d’actifs Octo AM, dans un article publié début juillet sur son site.
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