Le Premier ministre tchèque conservateur, Petr Fiala, a annoncé que son gouvernement avait décidé de confier la construction de nouveaux réacteurs nucléaires à l’entreprise coréenne KHNP. Il a déclaré que l’offre de KHNP était la plus attrayante parmi toutes, malgré les efforts diplomatiques incessants de la France pour convaincre le pays d’opter pour les EPR d’EDF. Cette décision a un impact financier et technologique considérable sur le pays à long terme. KHNP a remporté le contrat en proposant un prix attractif de 200 milliards de couronnes (environ huit milliards d’euros) par réacteur. De plus, un accord a été conclu pour deux réacteurs supplémentaires pour la centrale de Temelin. Selon une source gouvernementale tchèque, l’offre de KHNP a été privilégiée non pas en raison du prix, mais en raison des garanties qu’elle offre en cas de retard, les retards lors de la construction des EPR d’EDF en Finlande et au Royaume-Uni étant pris en compte.
Le ministère de l’Industrie et du Commerce, dirigé par Jozef Sikela, a déclaré que le soumissionnaire sélectionné a présenté des garanties exceptionnelles en matière de maîtrise des coûts et de respect du calendrier global du projet. Daniel Benes, le directeur de CEZ, l’opérateur public de la centrale électrique tchèque de Dukovany, a également souligné que l’offre du soumissionnaire choisi était nettement plus convaincante.
Selon le communiqué officiel du gouvernement tchèque, si les discussions exclusives aboutissent à un accord, la construction des deux réacteurs coréens débutera en 2029 et sera opérationnelle commercialement d’ici 2038. C’est la première fois depuis l’ère soviétique que la République tchèque envisage de construire de nouveaux réacteurs sur son sol. Ils remplaceront les quatre anciens réacteurs soviétiques de Dukovany, qui seront déclassés d’ici 2035.
La République tchèque, qui compte dix millions d’habitants et est un ardent défenseur de l’énergie nucléaire, a également pour objectif d’accroître la part du nucléaire dans son mix énergétique pour remplacer ses anciennes centrales à charbon, qui seront hors service d’ici 2033. Ce projet est essentiel pour la France.