Sous l’impact de crises inédites, comme la crise des subprimes en 2009 et la crise des dettes souveraines européennes en 2013, un niveau significatif de difficultés financières a été enregistré. Selon les données dévoilées le 17 juillet par l’observatoire du groupe Banque populaire Caisse d’Epargne (BPCE), 16 405 sociétés ont été déclarées défaillantes au deuxième trimestre.
Le total des entreprises déclarées en défaillance ces douze derniers mois s’élève à 62 844, soit une hausse de 21% comparé à l’année 2019, marquant la dernière année de référence avant l’apparition du Covid-19. En parallèle, le nombre d’emplois à risque durant cette même période a connu une augmentation notable de 40% comparé à cinq ans auparavant, avec une menace sur 264 000 postes.
Le terme « défaillance » englobe une variété de situations financières complexes, qui varient de l’initiation d’une procédure de protection à la restructuration financière (lorsqu’il y a un défaut de paiement) ou à la liquidation judiciaire qui marque l’arrêt de l’activité.
Les statistiques jusqu’au 10 juillet soulignent les tendances antérieurement révélées par Altares et l’observatoire du Conseil national des administrateurs judiciaires et des mandataires judiciaires. Les prévisions coïncident pour anticiper une année 2024 qui pourrait égaler, voire dépasser, les taux records de défaillances de 2009 (63 425) et 2015 (62 834). Ces chiffres devraient survenir à la suite d’une fin d’année 2023 et d’un début d’année 2024 présentant des niveaux d’échec sans précédent. Selon les prévisions de l’observatoire BPCE, on s’attend à environ 65 000 défaillances d’ici la fin de l’année et à 260 000 emplois en danger. Comme l’explique Alain Tourdjman, directeur des études économiques à la BPCE, plutôt qu’un tsunami en 2024, une « marée haute » est plus probable, probablement le niveau le plus élevé des quinze dernières années.
« Régularisation »
L’Observatoire attire particulièrement l’attention sur la vulnérabilité des PME comptant plus de dix salariés et des entreprises de taille intermédiaire (ETI, plus de 250 salariés). Leur taux de défaillance est de 56 % supérieur à celui de 2019, bien que ce chiffre semble se stabiliser. Depuis le troisième trimestre 2023, près de 5 300 PME-ETI ont fait l’objet d’une défaillance, contre 3 400 en 2019.
Ce taux élevé serait principalement le reflet de la « régularisation » en cours : les défaillances qui auraient dû se produire plus tôt sans la crise sanitaire et les diverses aides mises en place. Entre 2020 et 2022, une remarquable baisse des défaillances a été observée. Au final, « 93 % des défaillances de PME évitées pendant la [pandémie] sont apparues depuis 2023 », précise Alain Tourdjman.
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