Catégories: Economie
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18 juillet 2024 2 h 09 min

« Décision Duralex reportée au 26 juillet »

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La destinée des 228 travailleurs de Duralex ne sera pas dévoilée avant le 26 juillet. Après avoir consciencieusement examiné les trois propositions de reprise le mercredi 17 juillet, le tribunal de commerce d’Orléans a reporté sa décision concernant l’avenir de la remarquable entreprise de verrerie française, célèbre mondialement pour ses ustensiles de cuisine reconnus comme indestructibles, au 26 juillet.

Depuis la fin avril, les employés et les syndicats sont dans un état d’incertitude majeur quant à leur futur après la mise en redressement judiciaire de Duralex. Le tribunal de commerce a passé six longues heures à passer en revue les trois propositions de reprise déposées pour relancer Duralex, qui est un joyau de l’industrie française située à La Chapelle-Saint-Mesmin, dans la banlieue d’Orléans.

Indiquant l’intense anticipation, environ 90 individus, y compris une vingtaine de travailleurs, s’étaient rassemblés avant le début de l’audience. Michael Ramos, un employé de Duralex depuis 29 ans, a exprimé leur souhait simplement que « l’entreprise continue d’exister ».

La proposition régie par la Société coopérative de production (Scop) est la plus prometteuse en matière d’emploi, soutenue par 60% des travailleurs et portée par la direction de l’entreprise. 150 travailleurs favorables à ce projet ont déjà investi « 500 euros de leur propre argent », selon le syndicat majoritaire, la CFDT. Cette proposition prévoit de garder tous les emplois et a reçu le soutien des représentants locaux, dont celui de la région qui a promis de l’aider sous forme de garantie bancaire. Ils sont prêts à « prendre leur destin en main ».

François Bonneau, Président de la région Centre-Val de Loire, a exprimé un espoir immense pour que l’entreprise perdure grâce à la SCOP, afin de préserver l’emblème de la région. Par ailleurs, la métropole d’Orléans s’est proposée à acquérir le lieu de la verrerie, pour un montant estimé entre cinq et huit millions d’euros, dans le but de persuader les banques à financer le plan.

Le délégué syndical CFDT, Suliman El Moussaoui, a affirmé être confiant et attend avec impatience l’issue du projet de Scop, souhaitant prendre le contrôle de leur avenir. La seconde proposition provient de SARL Tourres et Cie, détenue par Stéphanie et Adrien Tourres, qui possèdent deux verreries, Waltersperger, reprise en 2018 spécialisée dans le flaconnage de luxe pour cosmetiques avec un effectif d’environ quarante personnes, et La Rochère, qui emploie une centaine de personnes et se spécialise dans les arts de la table.

Adrien Tourres déclarait avoir travaillé dur pour soumettre un projet viable et réaliste après sa comparution devant le tribunal. Il a qualifié Duralex de « marque emblématique » et a affirmé avoir apporté des réponses positives pour assurer le fonctionnement efficace de l’entreprise. Leur plan est de maintenir les 183 employés et envisage la mise en place de synergies techniques et commerciales au sein du groupe.

La CGT favorise ce projet, privilégiant « l’accompagnement d’un industriel qui permettra de faire avancer davantage les choses » plutôt que le projet de Scop, vu comme un « plan B ».

La proposition de reprise du groupe Carlesimo Investissements/GCB Investissements, qui détient deux fonderies majeures – Navylest International, expert en quilles de plomb pour navires, et Lory International – concerne uniquement 125 postes. Duralex, une entreprise française autrefois saluée comme la « tour Eiffel de la porcelaine », se bat régulièrement contre des problèmes financiers depuis près de deux décennies. Suite à un plan de redressement judiciaire initié il y a trois ans et l’explosion des coûts de l’énergie suite à l’agression russe en Ukraine en 2022, elle a dû être temporairement sauvée par un prêt gouvernemental de 15 millions d’euros. En 2021, l’entreprise a été reprise par la Compagnie française du verre, également propriétaire de Pyrex, à la suite d’une procédure devant le tribunal. En 2023, son chiffre d’affaires a chuté à 24,6 millions d’euros, contre plus de 31 millions en 2022.

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