Catégories: Economie
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18 juillet 2024 20 h 09 min

« Arcom sanctionnera le déséquilibre d’opinions durables »

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La déclaration suit une alerte lancée à CNews en février. L’Arcom, qui régule l’audiovisuel, a annoncé le 17 juillet qu’elle pourrait infliger des sanctions en cas de « déséquilibre marqué et persistant » dans l’expression des opinions sur chaque radio et télévision. Pour évaluer le respect du pluralisme en général, l’Arcom se basera sur plusieurs critères : la variété des sujets traités à l’antenne, la diversité des individus intervenants, et la multiplicité des perspectives, selon une délibération prise le mercredi dernier. Cette décision découle d’une directive du 13 février du Conseil d’État à l’Arcom, lui ordonnant de renforcer sa surveillance sur la chaîne d’informations CNews, qui fait partie du groupe du milliardaire conservateur Vincent Bolloré. L’organisation non-gouvernementale Reporters sans frontières (RSF) avait initié cette procédure, estimant que CNews « est devenue un média d’opinion », une affirmation que la chaîne conteste. Ayant surpassé BFM-TV en mai et juin en termes de parts de marché, elle est devenue la première chaîne d’information continue. « La liberté de communication doit prévaloir ».

L’Arcom a établi de nouvelles directives qui s’adressent à tous les médias audiovisuels. Dans sa décision, elle met avant tout l’accent sur « la suprématie de la liberté de communication ». « Les médias ont la liberté de sélectionner les sujets qu’ils veulent aborder », a précisé Roch-Olivier Maistre, le président de l’autorité indépendante, devant la presse, ajoutant qu’il n’est pas question pour le régulateur de classifier, enregistrer ou identifier les participants – animateurs, journalistes, invités.
Il ne sera pas demandé aux radios et télévisions de rendre compte régulièrement à l’Arcom des sujets abordés et des intervenants, comme c’est le cas actuellement pour les durées de parole politique. Seulement en cas d’alerte ou de conflit, elles devront prouver leur respect du pluralisme.
Le directeur général de RSF, Thibaut Bruttin, a exprimé sa satisfaction dans un communiqué concernant ces mesures qui « doivent sanctionner les éditeurs qui enfreignent le principe du pluralisme défini par la loi de 1986 » sur l’audiovisuel et qui « limitent leurs programmes à une série de commentaires consensuels sur des sujets répétitifs », visant ainsi CNews.
Dans le cadre du renouvellement de quinze fréquences de la télévision numérique terrestre (TNT), les responsables de CNews, interrogés lundi par l’Arcom, ont tenté de donner des assurances, notamment avec une future « direction du pluralisme ».

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