Dans ces dernières années, l’augmentation des salaires minimaux a été un important outil de politique publique à travers l’Europe, avec une augmentation de 22% en Espagne en 2019, une hausse de 15% en Allemagne en 2022, et une progression de 10% attendue au Royaume-Uni en 2024. Dans cette même optique, le Nouveau Front populaire propose un salaire minimum net de 1 600 euros, ce qui représente une croissance d’un peu plus de 14%.
Cependant, cette notion suscite une controverse importante. Le premier ministre, Gabriel Attal, qualifie cette idée comme « une machine à détruire l’emploi », estimant qu’elle pourrait entraîner la suppression de 500 000 emplois. En contraste, L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) estime que la destruction nette serait seulement de 29 000 emplois, un chiffre relativement bas pour une économie de la taille de celle de la France.
« Une telle augmentation représente à la fois un choc de l’offre, avec une augmentation des coûts pour les entreprises, mais aussi un choc de la demande, avec une amélioration des salaires pour une certaine portion de la population », souligne Eric Heyer, qui est le directeur du département d’analyse et de prévision de l’OFCE et qui a effectué ce calcul. Il est également important de noter que l’évolution de l’emploi en France concentre les bas salaires dans les métiers des services (nettoyage, distribution, logistique…), qui sont difficiles à délocaliser.
L’observation des pays limitrophes indique que la disparition massive d’emplois n’a pas eu lieu. Il est important de noter que cette comparaison doit être nuancée, les marchés de l’emploi n’étant pas tous équivalents. En particulier, le niveau de chômage au Royaume-Uni et en Allemagne est significativement bas (environ 4%, comparé à 7,5% en France). Par ailleurs, le pourcentage de travailleurs rémunérés au salaire minimum (ou « smicardisation ») est moins élevé qu’en France (6,7% au Royaume-Uni, 13,7% en Espagne, 14,8% en Allemagne, contre 17% en France). « De récentes recherches sur l’Espagne démontrent un effet défavorable sur l’emploi, quoiqu’assez limité », souligne Eric Dor, directeur des recherches économiques à l’Ieseg, une école de commerce. Cependant, il faut garder à l’esprit que le salaire minimum était alors bien plus bas qu’il ne l’est actuellement en France. En outre, de nombreuses entreprises en France sont d’ores et déjà vulnérables.
Ceci étant dit, un peu de contexte est nécessaire. Pendant longtemps, la France a eu l’un des salaires minimums les plus élevés en Europe, ce qui n’est plus vraiment le cas. S’élevant à 1 766 euros brut, il se positionne au cinquième rang de l’Union européenne en termes de parité de pouvoir d’achat, derrière l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Belgique. Les autres pays européens ont connu une forte augmentation dans les dernières années. Depuis 2018, le salaire minimum en France a augmenté de 18%, ce qui est plutôt modeste comparé à l’Espagne (54%), l’Allemagne (36%), l’Irlande (33%) ou les Pays-Bas (31%). Dans la compétition européenne, la France se situe certes dans la moyenne haute, mais ne fait plus figure d’exception.
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