Le scandale de la prétendue rétractation de l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takkiedine en novembre 2020, concernant le supposé financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, a suscité l’agitation à BFM-TV. Le mercredi 10 juillet, Mediapart a fait état de textos automnaux entre l’ancienne communicante du président, Véronique Waché, et de nombreuses personnalités de BFM-TV dont le directeur Marc-Olivier Fogiel et l’ex-éditorialiste Ruth Elkrief. Le jeudi 11 juillet après-midi, une soixantaine de membres de la Société des journalistes (SDJ) de la chaîne se sont rassemblés pour discuter de la réaction à donner suite à la publication de cette enquête.
Selon les juges d’instruction, ces SMS, dont Le Monde a pris connaissance, « contribuent à l’établissement de la vérité ». Ils proviennent du téléphone de Mme Waché, qui a été perquisitionnée en novembre 2023, et ont été saisis par la justice dans le cadre de l’enquête sur les actions présumées de plusieurs acteurs concernant les déclarations de M. Takkiedine faites en novembre 2020 à Paris Match et à BFM-TV. Ce dossier a conduit à la mise en examen de M. Sarkozy pour « recel de subornation de témoins » et « association de malfaiteurs ».
Ces textos font miroiter une possible collusion, à l’automne 2020, entre M. Fogiel, Mme Elkrief, le journaliste Bruno Jeudy et l’entourage de Sarkozy. En octobre 2020, alors que Sarkozy était mis en examen pour la quatrième fois, dans le dossier libyen sous l’accusation d' »association de malfaiteurs », Madame Elkrief a envoyé un message à Mme Waché: je suis disponible si vous avez besoin de parler, nous pouvons organiser ce que vous voulez !
Le 11 novembre 2020, Bruno Jeudy, alors rédacteur en chef politique et économique de l’hebdomadaire Paris Match, écrit un SMS sarcastique à Mme Waché. Ce SMS se moque de la manière dont la responsable du service police-justice de la chaîne intervient sur le plateau. « On lui donne du caviar et elle mégote », a-t-il écrit. Aujourd’hui, il revient sur ces « mots déplacés » auprès du Monde, en précisant qu’ils étaient privés et que seule compte la prise de parole publique.
Le 13 novembre 2020, Mme Elkrief procède à une entrevue avec M. Sarkozy pour obtenir sa réaction à propos des déclarations de M. Takieddine. Les juges ont spécifié dans leur compte-rendu que c’est M. Sarkozy qui a décidé du média sur lequel il souhaitait s’exprimer. Seuls les abonnés peuvent lire la suite de cet article, qui n’est pas intégralement divulgué.
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