Catégories: Economie
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12 juillet 2024 21 h 11 min

Concurrence entre fabricants chars, guerre Ukraine

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On pensait que les grandes batailles de chars comme Koursk en Russie, El-Alamein en Afrique du Nord et les Ardennes étaient reléguées aux annales historiques. Cependant, dans le contexte actuel du conflit russo-ukrainien, les tanks regagnent en importance, bien que leur utilisation ne soit pas à l’échelle de celle de la Seconde Guerre mondiale et que d’autres armements, tels que l’artillerie, les missiles et les drones, jouent également un rôle crucial. Depuis 2022, la situation militaire a engendré une rivalité entre les fabricants allemands, américains et sud-coréens qui cherchent à fournir les armées de l’Europe alors que l’industrie russe se renforce.

L’Italie a récemment fait sensation en annonçant une collaboration entre la société aéronautique et de défense Leonardo et le groupe allemand Rheinmetall. Ils ont l’intention de fournir un « nouveau char de combat » Panther KF51 à l’armée italienne. Cette collaboration prévoit la création d’une coentreprise à parts égales, basée en Italie, qui produira également le nouveau véhicule blindé Lynx « italianisé », destiné à l’armée italienne. Le directeur général de Leonardo, Roberto Cingolani, a fait remarquer dans un entretien avec le Financial Times du 7 juillet que cet accord leur permettrait d’accéder à de nouveaux marchés mondiaux où ils n’auraient pas pu rivaliser seuls.

La décision de Leonardo de conclure un partenariat met un terme à l’intention initiale de former en fin d’année 2023 une «union stratégique» avec le franco-allemand KNDS, dans le but de créer un «groupe européen authentique» et de «resserrer la coopération dans la branche de l’électronique de défense terrestre». Dans le passé, Rome envisageait d’acquérir 133 tanks Leopard 2A8, qui sont le véhicule blindé de dernière génération de Krauss-Maffei Wegmann, division allemande de KNDS. De plus, Rome cherchait à s’intégrer pleinement dans le Système de combat terrestre principal (MGCS), alors que Paris cherchait à équilibrer ses relations avec Berlin à travers ce projet franco-allemand.

Programme à grande échelle

Néanmoins, la collaboration ne présentait aucune orientation stratégique à long terme pour Leonardo, étant donné que sa contribution technologique aurait été «minimale» et confinée à quelques éléments sur les chars existants de KNDS, comme l’a expliqué M. Cingolani pour justifier sa sortie. En revanche, la production (électronique, tourelles, etc.), les essais d’homologation et la logistique de la joint-venture italo-allemande seront effectués à 60% sur le territoire italien, ce qui démontre la détermination de Giorgia Meloni, présidente du conseil italien, à renforcer le positionnement de son pays en Europe, tout en modernisant leurs forces militaires.

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