« Je ne suis ni en vacances, ni à la plage », a affirmé Bruno Le Maire jeudi 11 juillet, réaffirmant qu’il allait continuer à assumer ses responsabilités de ministre de l’économie et des finances jusqu’à son dernier jour de service. Malgré les résultats des élections législatives qui le mettent politiquement en danger, il a annoncé une augmentation des économies budgétaires de 2024 de 5 milliards d’euros, s’ajoutant aux 20 milliards déjà planifiés au début de l’année. Cette décision est prise pour maintenir l’équilibre des finances publiques, a-t-il expliqué, dans le but de réduire le déficit budgétaire à 5,1% cette année.
L’Union européenne se prépare à inspecter de près les comptes publics de la France, avant de donner son accord formel le mardi 16 juillet pour lancer une procédure pour un excès de déficit public. Ce déficit doit être réduit à 3% du PIB en 2027, alors qu’il était à 5,5% en 2023. La France n’a jamais connu une telle déviation au cours des vingt-cinq dernières années, à l’exception de la crise financière de 2008 et de la pandémie de Covid-19.
La France doit également réduire sa dette, qui s’est accrue à près de 3 160 milliards d’euros fin mars, soit près de 111% du PIB, contre 60% selon les critères européens. Bruno Le Maire a déclaré que l’objectif de réduire le déficit à 3% est essentiel pour maintenir la confiance des marchés et éviter une hausse des taux d’intérêt qui aurait des conséquences néfastes sur la dette et l’activité économique. C’est aussi une nécessité politique pour maintenir la crédibilité de la France dans la zone euro.
Il a fait allusion à des prévisions de recettes fiscales surestimées.
Dans une économie de 25 milliards d’euros, 15 milliards ont déjà été sécurisés. Cela comprend les 10 milliards en crédits budgétaires supprimés en février et les 5 milliards générés par l’augmentation de la taxe sur la consommation d’électricité. La tâche qui reste est de trouver 10 milliards d’euros supplémentaires : 5 milliards seront sollicités aux ministères, sans indication spécifique de leur répartition, et 2 milliards seront prélevés auprès des municipalités locales. Les 3 milliards restants proviendront d’une taxation plus efficace des revenus des entreprises énergétiques.
Bruno Le Maire s’efforce de se positionner comme un partisan de la rigueur budgétaire, mettant le fardeau d’une possible révocation de ces mesures sur son successeur. « Si un gouvernement futur entend revenir à cette gelée des crédits, ils devront simplement signer une lettre du ministère des Finances, ce n’est pas si difficile », a déclaré M. Le Maire. Il a également annoncé qu’il travaillait sur un plan de budget pour l’année 2025, notant que la prochaine majorité aurait à décider où faire les économies.
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