La nouvelle du décès de Christophe Deloire le 8 juin a profondément bouleversé Reporters sans frontières (RSF), organisation qu’il dirigeait depuis 2012. La brutalité de cette perte, ainsi que le fait que beaucoup de membres du personnel ont appris la nouvelle par la presse, ont augmenté le choc. Cependant, le processus de nomination du nouveau directeur a été géré de manière plus structurée. Le mercredi 10 juillet, avant toute annonce officielle, l’équipe de l’ONG, composée d’une cinquantaine de membres, a été rassemblée en son siège à Paris. Ils ont alors appris la nomination de Thibaut Bruttin, un de leur collègue, au poste de directeur général de RSF.
Lors d’une réunion la veille en soirée, les administrateurs ont unanimement accepté la candidature de celui qui était auparavant le second en commandement de l’ONG, et qui depuis avril, assurait l’intérim avec la directrice administrative, Elodie Truchon. « Thibaut correspond parfaitement aux critères que nous recherchons, il a contribué à la mise en place du projet stratégique et connaît parfaitement notre fonctionnement pour avoir occupé plusieurs postes », a déclaré Pierre Haski, le président de l’association.
Bruttin, 37 ans, diplômé de Science Po Paris, a joué un rôle clé au sein de RSF pendant de nombreuses années. Après avoir passé quatre ans au Musée du Louvre, il a quitté l’institution publique, déçu par la lourdeur bureaucratique, pour rejoindre l’ONG en 2014 comme responsable du développement du mécénat. Il a ensuite continué à gérer le réseau international de correspondants et à structurer les plans stratégiques annuels. Il a également participé à la rédaction des discours de Christophe Deloire. Bien que Bruttin ait quitté l’organisation épuisé en 2018, il est revenu un an plus tard.
Dans une époque où Reporters Sans Frontières (RSF) fait face à de nombreux défis sensibles, le conseil d’administration a choisi de minimiser les risques en nommant Thibaut Bruttin, un candidat interne, selon les déclarations de Pierre Haski. La mission de M. Bruttin continuera d’être la protection d’un journalisme libre, pluraliste et indépendant, comme l’avait fait son prédécesseur.
Il constate que dans de nombreux pays, non seulement des journalistes sont tués, mais le journalisme lui-même est en train de mourir. Il souligne que la liberté de presse implique également la souveraineté des médias en matière de technologie et leur viabilité économique. Thibaut Bruttin, cinéphile passionné et auteur de plusieurs ouvrages consacrés à des acteurs et réalisateurs français comme Louis de Funès et Michel Audiard, tient fermement à ces idées.
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