L’annonce officielle de la mise en oeuvre d’un projet de mine de lithium a été rendue publique le dimanche 7 juillet par le Journal Officiel, peu avant l’officialisation des résultats du deuxième tour des élections législatives. La compagnie Imerys, de nationalité française, est à l’origine du projet dans l’Allier, qui a été désigné comme « programme principal d’intérêt national » par l’Etat. Cette distinction unique, mise en place par la loi sur l’industrie verte adoptée en octobre 2023, accorde des avantages et des exemptions réglementaires à des initiatives industrielles considérées comme essentielles pour la souveraineté nationale et la transition environnementale, dans le but d’accélérer leur réalisation.
Le projet « Emili » (acronyme pour « exploitation de mica lithinifère ») s’aligne sur la stratégie française de création d’une nouvelle industrie nationale de minerais et métaux stratégiques, en vue de réduire la dépendance à l’égard des importations, notamment celles de la Chine. Le lithium est une ressource fondamentale dans la production de batteries pour voitures électriques, au moment où l’Union européenne prévoit d’interdire la vente de véhicules à moteur thermique à partir de 2035.
L’initiative dans l’Allier, pour laquelle les dépenses sont estimées à 1 milliard d’euros, marquerait la première mise en service d’une mine en France depuis près de cinquante ans. D’après Imerys, cette entreprise permettrait de produire dès 2028 du lithium apte à équiper 700 000 batteries par an pendant au moins vingt-cinq ans.
L’entreprise a sélectionné plusieurs sites pour le projet de lithium : l’extraction et la transformation du lithium se ferait à Echassières dans une mine souterraine à la carrière de Beauvoir, où Imerys exploite du kaolin depuis 2005. Le site de stockage serait situé à Saint-Bonnet-de-Rochefort, à environ quinze kilomètres de distance, et l’usine de conversion pour le raffinage serait à Montluçon, à 49 kilomètres. Le déplacement du minerai se réaliserait par voie souterraine ou par train. Imerys annonce la création de 500 à 600 emplois directs et environ un millier d’emplois indirects.
Le projet Emili, annoncé en 2022, est supporté par l’État et le gouvernement, mais plusieurs organisations de défense de la nature et certains résidents locaux y sont opposés, craignant des impacts sur l’environnement et la santé. Un débat public a été initié en mars et devrait se terminer le 31 juillet, selon la Commission nationale du débat public (CNDP), qui présentera son évaluation en octobre.
L’attribution du statut de « projet d’intérêt national majeur » avant la clôture du débat public a suscité l’irritation des détracteurs. Pour l’association Préservons la forêt des Colettes, qui crains une contamination de la terre et de l’eau autour d’Echassières, cette décision est considérée comme une « manoeuvre autoritaire » et un « déni de démocratie ». Pour Etienne Philippe, membre de l’association, cela démontre que le débat est une simple formalité organisée par les autorités et Imerys et que l’opinion des résidents locaux ne sera pas considérée.
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