Ce matin-là, à 9 h 30 précises, un mouvement de protestation a éclaté au Vieux-Port. Une dizaine de femmes de ménage employées à l’hôtel Radisson Blu ont établi leur ligne de grève devant l’entrée. Instantanément, la terrasse où les clients prenaient leur petit déjeuner s’est vidée. Les nouveaux arrivés, leurs valises à roulettes à la main, évitaient les banderoles et le matériel de son pour aller s’inscrire. Nous sommes le jeudi 11 juillet, et c’est le cinquantième jour de grève pour les employées d’Acqua, une filiale du groupe Accelis, une entreprise de nettoyage sous-traitante du Radisson. « Nous ne capitulerons pas maintenant », affirme Ansmina Houmadi, 31 ans, déléguée du personnel et femme de chambre dans l’hôtel depuis cinq ans.
Tout a commencé le 24 mai, de la veille d’un week-end très chargé. Le départ d’une gouvernante très appréciée par la vingtaine de femmes de chambre qui travaillent à l’hôtel a été le déclencheur. « Nous étions plusieurs depuis des mois à songer à faire grève. Nous avons décidé que c’était la bonne occasion pour faire connaître nos revendications », raconte Christina, 34 ans, l’une des employées de longue date de l’hôtel.
Deux mois après, elles sont quatorze femmes sur vingt-trois à maintenir la grève.
Alors même que la ville connait une explosion du tourisme et que leur hôtel quatre étoiles bénéficie d’un emplacement parfait, les employées d’Acqua se sentent sous-estimées et exigent une amélioration de leur statut. Leurs contrats de travail de cinq à six heures par jour les obligent à commencer à 9h ou 9h30, y compris le week-end, et à nettoyer une dizaine de chambres par jour, y compris la salle de bains et les toilettes, ainsi qu’à remplir le minibar. Leurs heures de travail sont souvent dépassées, ce qui ne leur laisse pas de possibilité de chercher un autre emploi, explique Ansmina Houmadi.
Craignant d’être licenciées ou de perdre leur permis de séjour, ces femmes ont adressé leurs revendications à leur employeur, qui supervise le nettoyage de plusieurs autres hôtels à Marseille, fin mai. Elles demandent un treizième mois de salaire, comme ont pu l’obtenir d’autres employées de l’entreprise lors d’une précédente grève à l’hôtel AC Marriott Vélodrome. Elles réclament également une prime de 600 euros pour les difficultés supplémentaires rencontrées en été du fait de la présence de familles qui rendent les chambres plus difficiles à nettoyer. Elles souhaitent toutes être reclassées en tant qu’agentes de services qualifiées, ce qui augmenterait leur salaire horaire de 11 centimes à 12,41 euros brut. Enfin, elles demandent la suppression de la clause de mobilité qui permet à leur direction de les envoyer travailler dans un autre hôtel sans préavis en cas de manque de personnel.
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