Selon les syndicats belges, une « bombe » a explosé lorsque la direction de la célèbre marque automobile allemande Audi, appartenant au groupe Volkswagen (VW), a exprimé mardi 9 juillet son désir de « restructurer » son usine de Forest, une banlieue de Bruxelles. Une annonce a révélé que d’ici la fin de l’année, environ 1 400 emplois seront perdus, et la possibilité de fermeture totale de la filiale belge n’est pas à exclure. Cette filiale emploie presque 3 000 personnes.
Face à cette situation, une réunion d’urgence du conseil d’entreprise d’Audi Brussels a été convoquée, à la suite d’une réunion de crise au siège allemand de l’entreprise à Ingolstadt (Bavière). Le groupe VW envisage de réduire son résultat d’exploitation de 2,6 milliards d’euros d’ici 2024. Suite à cela, la direction belge a déclenché la « procédure Renault » mardi, une loi qui l’oblige à informer et à consulter les représentants des travailleurs. Cette loi a été mise en place en 1998 suite à la fermeture de l’usine Renault à Vilvorde, en Flandre.
La direction a précisé qu’elle est en pourparlers avec les syndicats pour discuter des solutions pour les employés et pour le site. Elle a aussi déclaré que « si aucune solution de remplacement n’est trouvée, une cessation totale des activités pourrait être envisagée ».
Selon Pascal Debrulle du syndicat socialiste FGTB, « pour l’instant, il n’y a pas de plan pour après 2025 ». Ronny Liedts, du syndicat chrétien flamand ACV-CSC, a affirmé qu’il n’y a « pas d’alternative pour le moment ». Apparemment inquiète d’un potentiel conflit, la direction aurait retiré des véhicules des parkings, craignant qu’ils ne servent de « butin de guerre ».
La situation est aggravée par les coûts de la main-d’œuvre et les coûts logistiques.
Le fabricant a pour objectif de se préparer à l’arrêt de la fabrication en Belgique des grands SUV électriques Q8 e-tron et Q8 Sportback e-tron. En 2023, 53 000 de ces véhicules ont été produits. Cependant, la production prévue a été réduite, passant de 20 000 à 25 000 unités en 2024 puis à 6 000 unités en 2026. L’arrêt complet de la production était initialement prévu pour début 2027.
La diminution des ventes de véhicules électriques en Europe et la fin des subventions en Allemagne et dans d’autres pays ont signalé un avenir inquiétant pour l’usine de Bruxelles qui avait reprise la production début avril après une pause de deux semaines et l’annonce de la mise en congé de 400 travailleurs intérimaires.
De plus, la concurrence entre les modèles produits à Forest et la Q6, un modèle plus petit et équipé de batteries plus modernes, se durcit depuis cinq ans. L’usine de Bruxelles est également désavantagée par le coût élevé de la main-d’œuvre et sa localisation dans un quartier résidentiel, ce qui entraîne un coût logistique élevé.
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