Lorsqu’ils se sont présentés, le mardi 9 juillet, devant l’Autorité de Régulation de la Communication Audiovisuelle et Numérique (Arcom), pour plaider la cause de C8 en vue d’une nouvelle autorisation de diffusion, les dirigeants de Canal+ ne s’imaginaient probablement pas qu’ils auraient à affronter un parcours semé d’embûches. Ils étaient bien préparés. Les descriptions élogieuses qu’ils avaient prévues de faire sur leurs programmes, et les promesses alléchantes qu’ils avaient adroitement distillées dans leur discours d’ouverture – bien qu’absentes de leur dossier écrit, ont été critiquées – n’ont pas réussi à esquiver une audition ponctuée d’obstacles.
C’est le conseiller Hervé Godechot qui a mené l’attaque. « Juste sur l’année en cours », a-t-il lancé d’emblée, « il y a eu sept sanctions » infligées à C8 par l’Arcom, pour « non-respect de la vie privée, de l’image, de l’honneur, de la réputation, de la dignité humaine, de la protection des mineurs, du droit à l’image » – certaines sont encore « en attente auprès du Conseil d’Etat », alors que d’autres ont été confirmées.
Depuis 2012, la chaîne a été l’objet de trente-deux interventions de la part de l’autorité de régulation pour des violations de ses obligations dans l’émission « Touche pas à mon poste » (TPMP), animée par Cyril Hanouna.
Les séquences en question ne représentent que « 0,6% du temps d’antenne », selon Franck Appietto, le directeur général de C8, qui a tenu à minimiser l’incident: « Et si on retire la publicité clandestine [lorsqu’une marque est visible à l’écran, par exemple], c’est 0,1% ». Roch-Olivier Maistre, le président, peu sensible à cet argument, a répliqué : « C’est 0,6% de trop, M. Appietto ».
Il a été noté que l’émission « TPMP » est diffusée légèrement en différé.
Maxime Saada, le président du directoire du groupe Canal+, a reconnu « avec regret » que les dirigeants ont envisagé d’instaurer un délai de diffusion allant de 15 à 45 minutes pour l’émission TPMP lors de la rentrée prochaine. Cette décision est prise dans le but de garantir la gestion de l’antenne, une réalisation dont Gérald-Brice Viret, directeur général de Canal+ France, se réjouit. Un système semblable avait été utilisé pour « Face à Zemmour » sur CNews en octobre 2019.
Il semblerait que la chaîne ait parfois du mal à garder la maîtrise de ce qui est diffusé. Franck Appietto a admis avoir été surpris à plusieurs reprises par la présence d’invités non prévus sur le plateau de « TPMP ». L’un des cas controversés est celui de l’auteur ayant parlé de « l’adrénochrome », ce qui a résulté en une amende de 500 000 euros pour la chaîne. Le reste de cet article est disponible uniquement pour les abonnés.
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