Catégories: Economie
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8 juillet 2024 11 h 09 min

Boeing conclut un accord judiciaire

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Boeing est parvenu à un arrangement avec le département de la justice des États-Unis (DOJ) concernant l’enquête pénale qui a suivi les deux catastrophes de 737 Max qui ont eu lieu en 2018 et 2019, entraînant la mort de 346 personnes. L’accord a été approuvé après que les procureurs ont conclu que Boeing avait enfreint un accord précédent relatif à ces désastres, impliquant des 737 Max de Lion Air et Ethiopian Airlines en Indonésie et en Ethiopie, qui s’est produit en fin 2018 et début 2019. Par conséquent, mi-mai, le DOJ estimait que Boeing n’avait pas tenu compte de l’accord de 2021, appelé accord de « poursuite différée » (DPA), qui exigeait qu’il améliore son programme de conformité et d’éthique suite à ces deux accidents.

Des informateurs ont informé l’Agence France-Presse la semaine dernière que Boeing disposait d’un délai pour accepter ou refuser une proposition du DOJ qui l’obligerait à plaider coupable de fraude lors de la certification du 737 Max.

Les familles des victimes ont exprimé leur déception. En plaidant coupable, la capacité de Boeing à obtenir des contrats gouvernementaux très profitables, tels que ceux accordés par le Pentagone et la NASA, pourrait être remise en question. Toutefois, il serait toujours possible de demander des exceptions.

L’accord de plaider coupable conclu par Boeing évite la mise en lumière d’un nombre important de décisions prises avant les deux incidents aériens survenus à un intervalle de moins de cinq mois. Cet accord offre à Boeing, qui prévoit un changement de direction en 2024, l’opportunité de faire face à cette crise et d’obtenir l’approbation réglementaire pour l’acquisition de Spirit AeroSystems, son fournisseur.
Les familles touchées par ces deux tragédies aériennes ont exprimé leur grande déception face à l’accord établi entre Boeing et le Département de la Justice. Selon un avocat de Clifford Law qui les représente, Robert A. Clifford, « un grand nombre de preuves ont été révélées au cours des cinq dernières années qui démontrent que la culture d’entreprise de Boeing favorisant les bénéfices plutôt que la sécurité n’a pas évolué. Cet accord de plaidoyer ne fait que souligner cette problématique de l’entreprise ».